Note du traducteur: ce billet est le suivant d’une série d’extraits tirés du livre compilé par Kevin Barrett intitulé « We Are NOT Charlie Hebdo! » que nous publions ici, un peu en avance de sa parution en langue française (il sera disponible à l’achat sur Internet et dans des librairies encore à définir), qui semblent particulièrement appropriés à l’atmosphère ambiante en France depuis plusieurs années et particulièrement depuis les attentats de 2015. Ils constituent des réaction partagées par beaucoup de gens à l’incessant cirque médiatique et politique auxquels nous sommes soumis, en France comme ailleurs.
Depuis l’année dernière, la phrase « Je suis Charlie » a été utilisée pour exprimer la volonté de préserver la liberté d’expression des citoyens, mise à mal par des agents haineux et barbares avides de détruire la société française, aux valeurs prétendument « universelles ». Loin de vouloir reprendre la polémique sur l’identité, ou plutôt la nature de l’identité de l’être fictif qu’est « Charlie » (voir cet extrait du livre de Kevin Barrett, ou encore celui-ci pour vous faire une idée à ce sujet) et dans un esprit de respect de la liberté d’expression de tous, ce billet exprime le point de vue d’un VRAI Sémite, de langue et « de sang », sur l’usage erroné, fallacieux, et même aux conséquences criminelles du terme « antisémite », ainsi que des éclaircissements sur les origines historiques de la notion de « Sémitisme » elle-même.
Les mots sont d’une extrême importance car ils définissent notre réalité, et notre usage en donne la texture tout en pavant notre avenir. Si vous souhaitez aider l’auteur à financer la publication de ce livre, vous pouvez vous rendre sur ce lien pour faire un don qui sera fort apprécié.
Bonne lecture – Lawrence Desforges
Ibrahim Soudy, introduction par Kevin Barrett
Dans le sillage de l’affaire de Charlie Hebdo, le gouvernement français a pris la défense de la liberté d’expression en réprimant la… liberté d’expression. Ainsi que le rapporte la Radio Publique Nationale, « des dizaines [de personnes] … ont été arrêtées pour apologie du terrorisme et incitation à la haine raciale et religieuse. » (287) Presque tous ceux qui se sont fait arrêter étaient soit des Arabes et des Musulmans eux-mêmes, soit des gens qui soutiennent la cause arabo-musulmane.
Beaucoup de victimes de la répression française ont été accusées d’antisémitisme. Dieudonné M’bala M’bala, le célèbre comique, fut arrêté et reçut une amende de 30 000 euros pour avoir plaisanté qu’il avait tellement été pourchassé qu’il se sentait comme un terroriste. Ses persécuteurs l’ont taxé d’ « antisémitisme » pour avoir défendu les Sémites contre le Sionisme – un mouvement dirigé par des non-Sémites, précisément des Juifs d’origine européenne et non-sémitique.
George Orwell doit se retourner dans sa tombe. Ceux qui défendent les Sémites sont appelés « antisémites »; tandis que ceux qui envahissent, volent, tuent en masse et nettoient ethniquement les Sémites ne doivent jamais, jamais être critiqués, parce que quiconque ose élever sa voix contre eux sera attaqué pour antisémitisme.
Il est largement plus que temps d’abandonner cet usage orwellien du terme antisémite. Tous ceux d’entre nous qui possédons un quelconque droit à nous faire appeler Sémites – et aussi tous ceux qui soutiennent les réels Sémites dans leur propre défense légitime contre les envahisseurs, occupants, voleurs, tueurs en masse et nettoyeurs ethniques faussement Sémites – doivent se dresser debout et affirmer fièrement: JE SUIS SÉMITE!
Oui, moi aussi je suis Sémite, bien que je ne possède aucune ascendance moyen-orientale détectable.
Le terme Sémite se réfère à un groupe de langues parlées moyen-orientales, et secondairement aux gens qui en sont les locuteurs. De très loin, la langue sémitique la plus usitée est l’Arabe, qui est la première langue de presque 200 millions de personnes, et la deuxième langue de plus d’un milliard de Musulmans non-arabes.
Je parle l’Arabe. Je regarde les informations télévisées en Arabe et je lis des journaux en Arabe. Je lis le Coran, en Arabe, tous les jours. J’ai enseigné l’Arabe à l’Université de Wisconsin-Madison (où je fus une fois attaqué pour antisémitisme, et reçus une lettre de blâme officiel de la part de l’administration, simplement pour avoir écrit une lettre à l’éditeur qui prenait la défense des Palestiniens). Ceci me donne davantage de crédit sémitique que n’importe quel Juif européen ou américain qui ne parle pas de langue sémitique.
Effectivement, je suis d’ascendance européenne – tout comme les Juifs européens qui affirment être des victimes d’ « antisémitisme » (mes ancêtres proviennent principalement d’Europe Occidentale, tandis que les leurs proviennent d’Europe Orientale). Génétiquement parlant, je ne suis pas plus apparenté aux peuples parlant historiquement une langue sémitique que ne le sont les Juifs Ashkénazes. Mais mon épouse parle l’Arabe depuis sa naissance, ce qui ferait de mes enfants des semi-Sémites, biologiquement parlant. Donc j’ai les liens familiaux, ainsi que la langue. Je suis un Sémite de bout en bout.
Enfin, en quelque sorte.
Mais assez parlé de moi. Écoutons un homme dont les prétentions au Sémitisme sont encore plus impeccables que les miennes.
Je suis Sémite: Juifs, cessez d’être antisémites et dites au monde d’arrêter d’employer ce terme « antisémite »!
Par Ibrahim Soudy, Ph.D., PE, SE, P.Eng.
La vaste majorité des Juifs utilise le terme « antisémitisme » avec beaucoup d’efficacité pour attaquer quiconque a l’audace de critiquer quoi que ce soit qui LES concerne. Parlez autant que vous voulez de la quantité de Juifs qui sont des lauréats du prix Nobel ou combien les Juifs font de bons médecins, avocats et commerçants, ils ne voudront pas que vous vous arrêtiez. Mais dites que l’AIPAC manipule la politique étrangère US pour le bénéfice d’Israël et vous serez vite accusé d’être « antisémite »; vous pourrez même y perdre votre emploi, et votre carrière par-dessus le marché. Demandez donc à Helen Thomas, qui est restée correspondante auprès de la Maison Blanche pendant des décennies, jusqu’à ce qu’elle dise quelque chose que certains Juifs ont perçu comme allant trop loin. Au temps pour la liberté d’expression!
Laissez-moi vous dire quelque chose: les Juifs qui emploient le terme « antisémitisme » sont arrogants, racistes, bigots et antisémites EUX-MÊMES. Avez-vous bien lu ce que je viens d’écrire?! Laissez-moi vous le répéter, les Juifs qui emploient le terme « antisémitisme » sont arrogants, racistes, bigots et antisémites EUX-MÊMES. Les non-Juifs qui utilisent ce terme sont tout simplement des gens IGNORANTS qui ne font pas attention aux mots qu’ils utilisent, ou ne savent même pas ce qu’ils signifient. Commençons par examiner comment le terme est utilisé et quelle est son origine.
Ouvrez un dictionnaire ou une encyclopédie et cherchez le mot « antisémitisme », voici un échantillon de ce que vous y trouverez:
Antisémitisme: Hostilité ou discrimination envers les Juifs comme groupe religieux et racial. Le terme antisémitisme fut employé pour la première fois en 1879 par l’agitateur allemand Wilhelm Marr, pour désigner les campagnes anti-juives en cours en Europe centrale à cette époque. Bien que le terme soit maintenant couramment utilisé il est inapproprié, puisqu’il implique une discrimination contre tous les Sémites. Les Arabes et d’autres peuples sont également des Sémites, et pourtant ils ne sont pas les cibles d’antisémitisme tel que ce mot est couramment compris. Le terme est particulièrement attribué comme étiquette aux préjudices anti-juifs, et aux déclarations ou aux actes d’Arabes ou d’autres Sémites. L’antisémitisme nazi, qui culmina durant l’Holocauste, portait une dimension raciste en ce qu’il ciblait les Juifs du fait de leurs caractéristiques biologiques supposées – même pour ceux qui s’étaient eux-mêmes convertis à d’autres religions ou dont les parents étaient des convertis. Cette variante de racisme anti-juif ne remonte seulement qu’à l’époque de l’émergence du « racisme scientifique » au 19ème siècle, et diffère par sa nature des préjudices anti-juifs antérieurs. (288)
Antisémitisme: Étymologiquement non-restreint aux théories, actions ou politiques anti-juives, mais presque toujours employé en ce sens. Ceux qui s’opposent à l’inexactitude du terme peuvent vouloir lire La Judéophobie de Hermann Adler (1882). (289)
Antisémitisme: Trouve son origine dans la théorie étymologique que les Juifs, en tant que Sémites, sont entièrement différents des populations aryennes, ou indo-européennes, et ne peuvent aucunement être assimilés avec eux. Le mot implique que les Juifs ne se démarquent pas à cause de leur religion, mais à cause de leurs caractéristiques raciales. Parmi elles, sont mentionnées: la cupidité, une aptitude particulière à gagner de l’argent, une aversion au travail difficile, une mentalité de clan et envahissante, un manque de tact social, et surtout de patriotisme. Enfin, le terme est employé pour définir le ressentiment face à n’importe quel crime ou acte répréhensible commis par n’importe quel individu juif.
Son origine récente est prouvée par le fait que David Kaufmann, en 1874, parle de la théorie ethnique du Sémitisme comme d’un « allerneuste Weisheit » (« Magazin für die Literatur des Auslandes », 1874, No. 44), et Ludwig Bamberger, dans son essai « Deutschum u. Judentum (« Unsere Zeit », 1880, i. 194), affirme que « Le cri de guerre contre les Sémites est, comme son nom l’indique, d’origine très récente. » Dans ses mémoires également, en se référant à 1858 ou quelque peu auparavant, Bamberger déclare que le mot « Sémitisme » n’avait pas encore été inventé (« Erinnerungen », ii. 311, Berlin, 1899). En février 1881, un correspondant du « Allgemeine Zeitung des Judenthums » parle de « l’antisémitisme » comme d’une désignation qui est entrée en usage il y a peu de temps (« Allg. Ziet. des Jud. » 1881, p. 138). Le 9 juillet 1882, le rédacteur-en-chef dit, « Cet « antisémitisme » assez récent n’a guère que trois ans » (ib. 1882, p. 489). Pour ce qu’il peut en être constaté, le mot a été imprimé pour la première fois en 1880. Cette année-là, W. Marr publia « Zwanglose Antisemitische Hefte », et Whilelm Scherer employa le terme « antisémitisme » dans la « Neue Freie Presse » de janvier.
Il est, cependant, impossible de retrouver avec certitude le premier usage de ce mot. Il ne semble pas avoir été articulé avant la fin des années 1870, lorsque l’empire allemand s’est engagé sur une voie largement différente de celle de sa politique antérieure. La nature du mot implique en elle-même la préexistence du terme et de l’idée d’antisémitisme, qui elle-même possède une histoire qui doit être tracée. August Ludwig von Schlüzer (1735-1809) et Johann Gottfried Eichhorn (1752-1827), tous les deux professeurs à Göttingen, ont été les premiers à employer le terme de « nations sémitiques » (Eichhorn, « Historisch-Kritische Einleitung in das Alte Testament », 2ème éd., 1787, p. 45; idem, « Repertorium », 1781, i. 61; « Ausland », 1872, p. 1034) dans un sens philologique; mais la distinction ethnique des nations sémitiques n’est pas devenue une théorie généralement acceptée avant Franz Bopp (1791-1867) qui, dans sa « Grammaire Comparative » (1833-52), a créé le terme corrélé de « langages indo-germaniques », appelés par l’école française « langages indo-européens », et par l’école anglaise « aryens ». Ce qui à l’origine n’était qu’un simple terme linguistique est bientôt devenu une désignation ethnique basée sur les résultats de la philologie comparative. Le premier à avoir tenté de tracer une ébauche du caractère ethnique des Sémites comme étant contradictoirement distincts des Aryens semble avoir été Christian Lassen (1800-76), professeur à Bonn qui, dans son « Indische Altertumskunde », Bonn, 1844-61, i. 414, affirme:
« La civilisation n’a été le don que de quelques nations. Parmi les autres races seuls les Égyptiens et les Chinois, et parmi les Caucasiens seuls les Sémites et les Aryens ont élevé l’édifice de la civilisation humaine. L’histoire prouve que les Sémites ne possèdent pas l’harmonie de forces psychiques qui distinguent les Aryens. Le Sémite est égoïste et exclusif. Il possède un intellect aiguisé qui lui permet d’utiliser les opportunités créées par les autres, ainsi que nous le trouvons dans l’histoire des Phéniciens, et plus tard des Arabes.«
Comme vous voyez, l’utilisation du terme exclusivement à destination des « Juifs » équivaut à dire à tous les autres Sémites qu’ils n’existent PAS ou qu’ils existent mais ne comptent pas. Pouvez-vous imaginer une pire insulte? Les autres Sémites sont les peuples qui parlent l’une des langues suivantes: « Arabe, Araméen, Amharique et Syriaque ». En d’autres termes, il y a davantage de Sémites dans la ville du Caire en Égypte que dans le reste du monde!!
En tant que Sémite de mon état, j’existe bel et bien et je n’accepte pas du tout l’usage de ce terme exclusivement quand des gens se réfèrent aux Juifs. Il est grand temps pour que les Juifs cessent d’être le peuple le plus ANTISÉMITE du monde.
Traduit par Lawrence Desforges
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