Coronavirus : deux molécules solides candidates pour empêcher le virus d’infecter les cellules

Source : Sciences et Avenir, Héloïse Chapuis

Alors qu’aucun traitement n’a encore été mis au point contre le virus Sars-CoV-2, responsable du Covid-19, de nombreuses pistes cliniques ont été explorées, dont celle des récepteurs exprimés par les cellules cibles.

A l’heure où aucun vaccin ni remède ne sont pour le moment disponibles pour faire face à la pandémie de Covid-19, les projets de recherche se multiplient dans un effort de mise au point d’un traitement contre la maladie qui accompagne l’infection au SARS-CoV-2. Le virus a déjà fait l’objet de nombreuses études qui sont parvenues à révéler sa structure, sa taille et sa composition protéique, mais également son « comportement » lors d’interactions avec les cellules qu’il prend pour cibles. Sur la base de ces constantes découvertes, plusieurs études récentes ont exploré des pistes similaires pour développer des candidats de taille contre le virus : les récepteurs cellulaires auxquels le virus s’accroche pour rentrer dans la cellule.

La couronne du virus assure sa liaison avec ses cellules cibles

Rappelons avant toute chose le mode opératoire employé par le virus pour infecter les cellules. SARS-CoV-2 appartient à la famille des Coronaviridae, des virus à ARN qui tiennent leur nom de la couronne de spicules qui enveloppe leur surface. Ces structures semblables a des épines sont pointées vers l’extérieur sur une longueur de 20 nanomètres (nm) et expriment la protéine S, une glycoprotéine qui facilite l’entrée du virus dans les cellules cibles. Les coronavirus, tel que celui qui circule actuellement ou celui qui a été à l’origine de l’épidémie de SRAS en 2002-2003, s’infiltrent dans leur hôte par un processus qu’ont entrepris de décrire des chercheurs allemands dans une étude publiée dans la revue Cell en mars. Les scientifiques qui ont mené ce projet de recherche sont parvenus à identifier les liaisons entre différentes protéines virales et cellulaires par lesquelles le virus s’infiltre dans les cellules hôtes. Le mécanisme débute par le clivage de la protéine S, portée par les spicules, en 2 sous-unités : S1 et S2, qui se partagent différentes régions de la protéine initiale. S1 devient garante du domaine de liaison au récepteur de la cellule hôte, un long nom qui fait simplement référence à la partie de la protéine S qui permet au virus de former un contact avec la cellule visée. La cellule cible, elle, présente à sa surface la protéine à laquelle S1 va pouvoir s’accrocher : l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2). Lorsque S1 est attachée au récepteur ACE2 de la cellule hôte, c’est à S2 de jouer. Cette deuxième sous-unité va à son tour initier une forme de contact avec la cellule, mais pas avec ACE2. Plutôt, les chercheurs ont déterminé que S2 interagissait avec une autre protéine cellulaire importante pour l’entrée du SRAS-CoV-2 dans les cellules pulmonaires : « Nos résultats montrent que le SRAS-CoV-2 a besoin de la protéase TMPRSS2, qui est présente dans le corps humain, pour entrer dans les cellules« , explique Stefan Pöhlmann, chef de l’unité de biologie des infections au Centre allemand des primates. TMPRSS2, qui se trouve nichée dans la membrane de la cellule visée, va cliver S2 entamant ainsi le processus de fusion du virus dans la membrane cellulaire de sa cible.Lire la suite

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