On aura donc tout vu avec l’Ukraine… Un faussaire révisionniste accueilli en grande pompe à un colloque la Sorbonne/Assas.
Voilà pourquoi les soutiens français de ces nationalistes détestent tant ce blog – encore des choses non lues sur Le Monde
- Un révisionniste ukrainien à la Sorbonne ce week-end + ACTION
- Volodymyr Viatrovich : l’historien qui blanchit le passé historique de l’Ukraine, par Josh Cohen (lire ce billet pour voir qui est Volodymyr Viatrovich)
- Mensonges et légitimation dans la construction nationale en Ukraine (2005-2010), par Delphine Bechtel
L’historien négationniste ukrainien Volodymyr Viatrovich sera – a priori – à Paris samedi pour un colloque organisé par les pro-Maidan canal historique – ce qui a déclenché de vives réactions à l’international (attention NO NEWS en France) :
Le soutien d’un collaborateur nazi représente l’Ukraine à un colloque sur l’Holocauste, par The Times of Israel
Source : The Times of Israel, JTA, 07-03-2017 (version internationale, JTA)
Les Juifs ukrainiens protestent contre la présence de l’historien d’état Volodymyr Vyatrovych qui avait rendu hommage au leader du pays pendant la Deuxième guerre mondiale
Volodymyr Vyatrovych, historien à la tête d’un institut ukrainien public. (Crédit : CC BY-SA/Wikimedia)
Les Juifs ukrainiens protestent contre la participation à un colloque international consacré à l’Holocauste d’un historien d’état qui avait rendu hommage à un collaborateur nazi et chef d’escouade, dont les soldats avaient massacré des Juifs.
Eduard Dolinsky, directeur du comité juif ukrainien, a dénoncé la semaine dernière la présence attendue de Volodymyr Vyatrovych, directeur de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, lors d’une conférence organisée cette semaine à Paris et intitulée : « L’Holocauste en Ukraine : De nouvelles perspectives sur les maux du XXe siècle ».
Vyatrovych, à la tête de cette institution publique depuis 2014, « est un falsificateur et un manipulateur des faits historiques qui a non seulement reproché aux Juifs la Grande Famine, mais qui nie l’idéologie et les pratiques antisémites » de l’Organisation des nationalistes et de l’armée insurrectionnelle ukrainienne, a expliqué Dolinsky dans un communiqué.
Connus respectivement sous les sigles OUN et UPA, les deux groupes avaient combattu durant la première moitié du 20e siècle la domination soviétique et brièvement collaboré avec les forces d’occupation nazies avant de se retourner contre elles. Encouragées par les vitupérations antisémites d’un grand nombre de ses dirigeants, les troupes de l’UPA ont assassiné des milliers de Juifs dans les années 1940, selon le Centre Simon Wiesenthal.
Dans une interview publiée au mois de janvier dans le magazine Novoy Vremya, Vyatrovych avait nommé Roman Choukhevytch, ancien chef de l’UPA, comme étant l’une des cinq « personnalités éminentes ayant changé le cours de l’Histoire », aux côtés de Winston Churchill, Johannes Gutenberg, Vaclav Havel et Elon Musk. Selon certains historiens, l’épouse de Choukhevytch aurait porté secours à une femme juive durant l’Holocauste.
Selon le professeur d’histoire de l’université de Yale Timothy Snyder, les miliciens de l’UPA ont assassiné des milliers de Polonais et de Juifs sous les ordres de Choukhevytch.
Aujourd’hui, Choukhevytch et d’autres nationalistes de l’époque de l’Holocauste sont considérés en Ukraine comme des héros en raison de leur opposition aux Soviétiques. Ce sentiment s’est encore accru après le renversement, en 2014, de l’ancien président Viktor Yanukovych au cours d’une révolution menée par des nationalistes qui s’opposaient à sa corruption et à une subordination apparente du pays à la Russie.
Efraim Zuroff. (Crédit : JTA via Creative Commons)
La déférence devant les collaborateurs des nazis et les tentatives de placer à égalité nazisme et communisme ont proliféré dans les pays du bloc de l’est ces dernières années. Dans certains de ces pays, les tentatives visant à introduire de telles équivalences ont également servi à passer sous silence le soutien populaire et même l’enthousiasme qu’avait pu susciter le meurtre des Juifs durant l’Holocauste, selon Efraim Zuroff, directeur de la section Israël et Europe de l’est du Centre Simon Wiesenthal .
La semaine dernière, le gouvernement de la Croatie, pays dont le gouvernement avait collaboré avec les nazis, a établi un organisme qui sera responsable de l’émission de « recommandations pour la régulation légale de l’utilisation […] des insignes et des symboles des régimes non-démocratiques », un langage qui partout ailleurs dans la région a été utilisé dans des législations interdisant les symboles nazis et communistes.
En Slovaquie, une institution publique scientifique et culturelle a retiré le mois dernier d’internet une vidéo qu’elle avait produite, affirmant que les Juifs du pays auraient été tués même sans la formation du protectorat slovaque du collaborateur nazi Jozef Tiso. La vidéo, intitulée « sans le 14 mars », en référence à la date à laquelle l’Etat avait été établi en 1939, avait été rapidement dénoncée par des groupes antifascistes et par plusieurs organisations juives.
La même institution, Matica Slovenská, a annoncé qu’elle prévoyait de diffuser une nouvelle vidéo consacrée aux atrocités soviétiques.
Source : The Times of Israel, JTA, 07-03-2017
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Une pétition de grands universitaires circulent contre la venue de ce révisionniste
“Nous sommes inquiets du fait que Volodymyr Viatrovych, le directeur de l’Institut Ukrainien de la Mémoire Nationale, parlera au colloque « La Shoah en Ukraine. Nouvelles perspectives sur les malheurs du XXe siècle » qui aura lieu du 9 au 11 mars 2017. Il a été largement démontré que ses publications ne correspondent pas aux critères académiques internationaux et qu’elles sont au service d’un agenda politique nationaliste.
Il a joué un rôle clef dans l’élaboration de lois qui ont été sévèrement critiquées dans la communauté académique internationale pour leur fort potentiel à asphyxier un débat libre sur l’Histoire du nationalisme Ukrainien, surtout durant la Seconde Guerre mondiale. Nous comprenons le besoin d’une discussion ouverte et controversée, mais nous croyons que l’invitation de Volodymyr Viatrovych à parler sur ce sujet à votre conférence risque de normaliser et de légitimer des tentatives politisées de minimiser l’importance des idées et actions antisémites des nationalistes Ukrainiens surant la Seconde Guerre mondiale.” (Source)
Signatures :
Delphine Bechtel, Université Paris-Sorbonne (Paris IV), UFR d’Etudes germaniques et Nordiques et CIRCE – Centre Interdisciplinaire de Recherches Centre-Européennes
Annie Epelboin, Université Paris VIII
Charles Urjewicz, Professeur émérite à lNALCO
Felix Ackermann, German Historical Institute, Warsaw
Tarik Cyril Amar, Associate Professor, Department of History, Columbia University
Volodymyr Artiukh, PhD Candidate, Central European University, Budapest
Omer Bartov, John P. Birkelund Distinguished Professor of European History, Department of History
Elissa Bemporad, Jerry and William Ungar Chair in East European Jewish History and the Holocaust, Associate Professor, Department of History, Queens College and the CUNY Graduate Center
Waitman Wade Beorn, PhD Lecturer, Corcoran Department of History, University of Virginia
Jeffrey Burds, Associate Professor of History, Northeastern University
Johan Dietsch, Lund University, Sweden
Rossen Djagalov, Assistant Professor of Russian and Slavic Studies, NYU
Elżbieta Janicka, Institut of Slavic Studies, Polish Academy of Sciences
Olga Linkiewicz, Tadeusz Manteuffel Institute of History, Warsaw
Christian Ganzer, PhD Candidate, Leipzig University
J. Arch Getty, Distinguished Research Professor of Russian History, UCLA
Jan Grabowski, Professor/Professeur titulaire, Department of History/Département d’histoire, University of Ottawa/Université d’Ottawa
Jan T. Gross, Norman B. Tomlinson ’16 and ’48 Professor of War and Society, Professor of History, Princeton University
Jared McBride, Lecturer, History Department, UCLA
Mykhailo Minakov, D. Habil., Associate Professor, Department of Philosophy and Religious Studies, University of Kyiv-Mohyla Academy, Editor-in-chief, Ideology and Politics Journal, President, Foundation for Good Politics/Eastern European Analytical Group
Dr. Alexander Prusin, Professor of History, Humanities Department, New Mexico Tech
David Alan Rich, Lecturer and Visiting Researcher, Catholic University of America
Brandon M. Schechter, Elihu Rose Scholar in Modern Military History, History Department, New York University
Helene Sinnreich, Fern and Manfred Steinfeld Associate Professor in Judaic Studies, University of Tennessee at Knoxville
Richard Steigmann-Gall, PhD, Associate Professor of History, Director of Jewish Studies, 2004-2010, Kent State University
Per Anders Rudling, Associate Professor, Lund University, Senior Visiting Fellow, National University of Singapore
Rakefet Zalashik, Edinburgh University
[…]
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ACTION pour alerter
Je vous propose d’agir pour m’aider à alerter à propos de la venue de ce révisionniste ukrainien, invité par Galia ACKERMAN et Philippe de LARA (le colloque se tient vendredi à la Sorbonne, et samedi à Panthéon Assas).
Je ne demande pour ma part pas forcément à ce qu’il ne s’exprime pas, mais qu’au moins tout le monde soit bien conscient de qui est vraiment ce personnage que nous invitons. Je reste cependant dubitatif sur la conformité à la loi Gayssot des propos qu’il tient régulièrement.
Le programme est là
Si quelqu’un y va, ce serait bien de veiller à ce que les propos soient enregistrés.
Il est intéressant de voir que les mêmes réseaux néo-conservateurs ont fait annuler un colloque sur la Syrie à le Sorbonne il y a quelques semaines…
Je vous propose donc, si vous le souhaitez, d’envoyer ce mail très vite :
Madame, Monsieur
je découvre que Monsieur Volodymyr Viatrovich interviendra a priori samedi 11 mars dans une conférence à la Sorbonne/ Paris Assas que vous organisez/parrainez/soutenez :
http://www.fondationshoah.org/sites/default/files/IMG/pdf/Programme
Vous n’êtes pas sans savoir que cet “historien” ukrainien est hautement controversé, étant accusé par de nombreux pairs d’être un faussaire, de manipuler les archives, de ne pas respecter les règles déontologiques de la profession, et de nier le rôle des nationalistes ukrainiens dans la Shoah.
C’est expliqué par exemple ici :
http://www.les-crises.fr/?p=165201
et là :
http://www.les-crises.fr/?p=165115
Une pétition d’universitaires remet en cause sa venue comme vous le voyez.
Avouez qu’un révisionniste à une conférence nommée “La Shoah en Ukraine. Nouvelles perspectives” a en effet de quoi inquiéter.
Sans forcément demander à ce qu’on attente à sa liberté d’expression (certains pouvant estimer qu’un débat puisse être utile), je souhaitais avoir vos explications et réponses à ces remarques, afin de connaitre la position de votre institution sur ce sujet.
En particulier, je souhaiterais avoir votre analyse sur la conformité de tels propos avec la loi Gayssot.
Je vous remercie par avance.
Bien cordialement.
à ces adresses :
1/ http://www.paris-sorbonne.fr/l-universite/nous-contacter/
(Sorbonne : 01 40 46 20 19 – email : ceremonies.sorbonne@ac-paris.fr)
@SorbonneParis1 , @Paris_Sorbonne, @AssasParisII
2/ http://www.fondationshoah.org/contact
(Fondation pour la Mémoire de la Shoah – 01 53 42 63 10)
@Fondation_Shoah
3/ licra@licra.org, 01.45.08.08.08
4/ camille.andronik@inalco.fr pour l’Inalco
Il est temps de cesser enfin la complaisance avec l’extrême-droite ukrainienne.
Allez, on compte sur vous ! Et si certains veulent aller voir de plus près samedi…
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Pour bien illustrer, la vision du Comité Ukraine de Libération :
(tu m’étonnes qu’il va être nouveau le regard…)
Un nouveau regard sur la Shoah en Ukraine
Source : Libération, Renaud Rebardy, 23-02-2017
Babi Yar en 1941 par un photographe de la Wehrmacht. Document fourni par Willy Malizsewski
Un colloque à Paris, début mars, va se pencher sur le thème très sensible des relations entre les Ukrainiens et les Juifs durant la seconde guerre mondiale. Il s’agit pour les chercheurs d’établir les faits, encore mal connus, pour que puisse s’écrire une histoire commune.
Par Renaud Rebardy, journaliste
L’Université de Paris II Panthéon Assas et le Forum européen pour l’Ukraine organisent du 9 au 11 mars un colloque sur la Shoah en Ukraine, avec la participation de chercheurs venus d’Ukraine ainsi que des spécialistes français, tels Nicolas Werth et Annette Wievorka, mais aussi américains, israéliens et anglais. En préambule, le 8 mars à 18h, dans les salons d’honneur de l’INALCO, à Paris, aura lieu une table ronde sur le thème : « Juifs et Ukrainiens : vers l’écriture d’une histoire commune ».
Ces deux rencontres procèdent de la même démarche. Elle vise à favoriser une meilleure connaissance des faits, alors que les événements tragiques de la seconde guerre mondiale « pèsent sur les relations entre Juifs et Ukrainiens à la fois en Ukraine et à l’étranger, en particulier en France où la légende noire de l’antisémitisme ukrainien a de profondes racines depuis le procès de l’assassin de Simon Petliura en 1926 », écrivent les organisateurs du colloque, Galia Ackerman et Philippe de Lara.
Ce colloque permettra de confronter les travaux d’historiens, spécialistes de la seconde guerre mondiale, comme Leonid Finberg, directeur du Centre Judaica, à l’Académie Mohyla de Kiev, ou Volodymyr Viatrovych, directeur de l’Institut de la Mémoire Nationale, en Ukraine. Ce dernier planchera par exemple sur « la question juive dans l’idéologie de l’OUN entre 1920 et 1950 ».
Il s’agit là d’un sujet très sensible. L’OUN, en effet, est l’organisation des nationalistes ukrainiens. Or toute une propagande soviétique visant à discréditer le mouvement national ukrainien, a voulu les peindre sous les traits d’antisémites maladifs. Qu’en était-il en réalité ? Parmi les nationalistes ukrainiens, y a-t-il eu réellement la volonté de promouvoir un discours antisémite ?
OB : Non, aucun “discours”, juste des dizaines de milliers de meurtres…
Qui ont été les Ukrainiens ayant participé à des massacres ? Certains étaient-ils des nationalistes et sont-ils passés de l’OUN à la collaboration ? Tels sont quelques-uns des sujets qu’il s’agit d’examiner, à la lumière des archives qui s’ouvrent et en tentant de porter dessus un regard neuf.
« Nous sommes convaincus que la mémoire, la compréhension mutuelle et le partage des témoignages doivent aller de pair avec un examen approfondi du contexte historique, y compris des questions controversées et douloureuses, telles que les collaborateurs locaux qui ont participé à l’extermination des juifs, ou l’attitude des résistants (nationalistes et communistes) face à l’extermination. Les tragédies du passé et les malentendus entourant ces tragédies ne peuvent être surmontés que par une recherche honnête et complète de la vérité », expliquent les organisateurs du colloque.
L’ensemble de ces manifestations sont gratuites et accessibles sur inscription. La table ronde est prévue le mercredi 8 mars 2017, de18h à 20h dans les Salons d’honneur de l’INALCO, 2 rue de Lille, 75006 Paris. Il faut s’inscrire auprès de galia.ackerman@gmail.com.
Le colloque se déroule ensuite du 9 au 10 mars, amphithéâtre Liard, à la Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne à Paris et se poursuivra le 11 mars à l’Université Panthéon-Assas,12 place du Panthéon, 75005 Paris. Le programme détaillé peut être obtenu auprès de raisa.s.ostapenko@gmail.com, qui est également en charge d’enregistrer les inscriptions.
Source : Libération, Renaud Rebardy, 23-02-2017