C’est à se demander jusqu’où ira le lobby sioniste français qui a fini par obtenir la criminalisation d’un acte de resistance citoyenne pacifique : l’appel au boycott. Initié par la socitété civile palestienne en 2002, cet acte militant est la voie de la resistance non violente face au silence et à la complicité de la « communauté internationale » et de la Ligue Arabe. Historiquement le boycott est une arme politique qui a fait ses preuves en Afrique du Sud en contribuant à faire tomber l’appartheid racial ou en Inde en contraignant le régime colonial a reconsidérer ses positions. Ces dernières années de nombreux syndicats, universités, communes, entreprises, banques ont rejoint le boycott contre l’appartheid israelien, tant et si bien qu’il représente une véritable menace pour l’entité sioniste, aussi bien sur le plan économique que sur le plan de l’image.
Non contents de laisser l’armée d’occupation massacrer en masse des civils et poursuivre une colonisation qui s’accompagne d’un nettoyage éthnique, la classe politico-judiciaire française a décidé de rendre illégal cet acte de resistance pacifique. Concrêtement, deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre dernier, ont confirmé la condamnation en appel de 14 militants du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis, pour avoir organisé une manifestation dans un supermarché au cours de laquelle ils appelaient à boycotter les produits en provenance de la colonie juive de Palestine.
Par cette décision injustifiable sur le plan du droit et de la morale, la France rejoint le club très fermé des pays où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.
Baptiste Mannaia
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