Source : Le moment Potemkine – Les blogs du Diplo, Frédéric Lordon, 13-12-2019
Comment explose une mutinerie ? Comme tous les soulèvements : par l’abus de trop. Sur le cuirassé Potemkine, l’arrogance des officiers, leur mépris aristocratique et leur brutalité ne sont pas encore parvenus à dégoupiller les matelots. C’est la viande qui va s’en charger. Ou plutôt les vers. Car la viande en est tellement infestée qu’elle pourrait courir toute seule jusqu’au bastingage. On approche du « point de trop » — mais ça l’officier supérieur ne le sait pas encore. Il pense simplement pouvoir ramener l’ordre en aboyant comme d’habitude, en compagnie du médecin-major venu engager son autorité scientifique pour certifier que la viande est parfaite — et que tout retourne à la normale. Gros plan sur la viande : elle n’est que grouillement. Le major : « Ce ne sont pas des vers ».
Édouard Philippe : « L’ambition portée par ce gouvernement est une ambition de justice sociale (…) Et surtout la seule chose qui compte, c’est la justice (1). »
Le major : « Cette viande est très bonne, cessez de discuter ».
Édouard Philippe : « Les femmes seront les grandes gagnantes du système universel de retraites (…) Les garanties données justifient que la grève s’arrête ».Lire la suite
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