Depuis les attentats du 22 mars dernier en Belgique, il a été beaucoup question de la nécessité pour l’Europe d’augmenter sa sécurité et de moderniser les méthodes de surveillance massive et de contrôle dans tous les transports publics, en particulier dans les aéroports et les réseaux ferrés souterrains. Il y a un pays dans le monde qui a reçu une quantité considérable de publicité dans ce domaine: Israël. Cet État est désormais présenté dans les médias français comme un « modèle de sécurité » qui devrait être émulé par l’Union Européenne.
Du coup, il s’agit d’employer les méthodes de sécurité israéliennes dans nos aéroports. Les passagers qui garent leur voiture devront répondre à des questions posées par des policiers et du personnel des services secrets; ils seront interrogés sur leur destination et davantage de questions s’ensuivront, si jamais ils semblent tergiverser ou montrer des signes d’anxiété ou de stress. Le profilage des passagers doit devenir la norme plutôt que l’exception. L’historique des voyages effectués par les passagers sera pris en compte, pour évaluer s’ils représentent ou non une « menace ». Ceci implique, en définitive, que tous les citoyens seront traités comme des terroristes.
Les médias français n’ont pas été gênés de suggérer que les méthodes israéliennes de sécurité soient introduites en Europe, en dépit du fait qu’Israël soit une entité raciste et criminelle qui garde cruellement plus d’un million de personnes emprisonnées dans un camp de concentration à ciel ouvert, soumettant constamment la population autochtone des territoires occupés à la terreur étatique et à la torture. En France, la propagande pro-israélienne est agressivement mise en avant dans les journaux nationaux comme dans les journaux régionaux.
Un article a été publié dans Ouest France le 27 mars avec pour titre: « L’aéroport de Tel-Aviv, modèle de sécurité« .
Le texte décrit les méthodes d’interrogatoire mentionnées plus haut qui sont la routine quotidienne de l’aéroport Ben Gourion, à Tel-Aviv. Nous y apprenons également que des experts en sécurité israéliens de la compagnie aérienne El-Al ont visité l’aéroport de Zaventem à Bruxelles, peu de temps après les attentats terroristes afin d’évaluer la qualité de la sécurité dans l’aéroport; il paraît qu’ils ont été « outrés » par le laxisme sécuritaire dans le complexe. Mais il n’est pas dit au lecteur qui était responsable de la surveillance, à l’aéroport de Zaventem. La sécurité dans cet aéroport est assurée par ICTS, une entreprise israélienne qui a été fondée par d’anciens éléments du Shin Bet, la police secrète israélienne. Ainsi donc, des experts israéliens étaient « outrés » par le manque de sécurité fournie par les renseignements israéliens?
Selon le site Sott.net:
ICTS utilise le système de sécurité employé en Israël, où les passagers sont profilés afin d’évaluer le degré de menace potentielle qu’ils peuvent représenter selon une série d’indicateurs tels que l’âge, le nom, l’origine et le comportement face à des questions.
ICTS s’occupait de la sécurité à l’aéroport Logan à Boston en 2001 quand les notoires « 19 pirates de l’air » y auraient embarqué pour New York, en route vers le World Trade Center. Quelques mois plus tard en décembre 2001 Richard Reid, qui avait auparavant passé du temps en Israël, a pris un avion à l’aéroport parisien de Roissy à destination de Miami. Il transportait des explosifs qu’il a essayé sans succès de faire détoner dans l’avion. ICTS, qui était responsable de la sécurité à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, avait encore échoué.
ICTS avait la charge du système de sécurité des bus londoniens en 2005 pendant les attentats terroristes qui y ont eu lieu ainsi que le jour de Noël 2009 à l’aéroport Schipol d’Amsterdam, où l’entreprise israélienne de sécurité n’a pas su empêcher le « knicker-bomber » [terroriste en caleçon, car il avait des explosifs cachés dans ses sous-vêtements, NdT], le « terroriste » nigérian Oumar Farouk Abdulmutallab, fils fortuné d’un ancien député du Nigeria de monter à bord d’un vol pour Détroit sans passeport, en transportant des explosifs. Selon l’homme de loi étasunien Kurt Haskel qui était témoin de la scène, Abdulmutallab a été escorté à bord de l’avion par un homme « bien habillé » d’origine « indienne », qui a dit aux agents d’embarquement que « l’homme vient du Soudan et que c’est un cas classique » (de le laisser monter à bord de l’avion sans passeport).
Ceci suggère fortement que les terroristes ont disposé d’habilitations de sécurité.
Donc à présent nous subissons un barrage médiatique sur l’efficacité de la sécurité israélienne et la nécessité de l’introduction de mesures supplémentaires d’état policier en Europe, malgré le fait que des entreprises israéliennes y assurent déjà la « sécurité » et qu’ils font un boulot particulièrement catastrophique en matière de prévention du terrorisme!
Après les attentats du 22 mars à Bruxelles, une vidéo a circulé sur Internet attirant l’attention sur le comportement suspect d’un « témoin oculaire » sur la chaîne d’informations France 24 [en anglais mais pas en français, NdT], à la suite des bombes dans l’aéroport de Zaventem. Le « témoin oculaire » nommé Alexandre affirme être un Belge vivant aux USA mais son accent est inhabituel. Alexandre, qui est supposé être choqué et traumatisé après avoir vécu un brutal attentat terroriste, suggère que les autorités européennes seront peut-être forcées d’adopter des mesures sécuritaires semblables à celles qui s’appliquent en Israël. Bien que ce « témoin oculaire » vienne de faire l’expérience d’un attentat terroriste, il reconnaît n’avoir « aucune idée » de ce qu’ont pu traverser les autres victimes dans le métro bruxellois où d’autres bombes ont explosé. Ces déclarations sont étranges et suspectes, mais il n’y a pas moyen de prouver que le personnage est un agent du Mossad comme l’indique le titre de la vidéo ci-dessous.
Quoiqu’il en soit, c’est carrément surréaliste de voir les médias grand public français faire la promotion du « modèle sécuritaire israélien » quand ce sont des entreprise israéliennes qui sont responsables d’avoir « failli à prévenir » tellement d’attentats terroristes. Bien entendu, l’entité sioniste est le seul véritable bénéficiaire à long terme de la Guerre contre la Terreur. Comme Benjamin Netanyahou le disait lui-même en 2007: « Il y a une chose dont nous bénéficions, et ce sont les attentats contre les Tours Jumelles et le Pentagone, ainsi que la lutte américaine en Irak. »
Il n’y a pas de raison de douter que cette récente vague d’attentats terroristes en Europe « bénéficie » elle aussi à l’entité sioniste.
Promouvoir l’émigration et le multiculturalisme en Europe, soutenir des régimes sionistes tels que l’Arabie Saoudite et la Turquie qui wahhabisent la jeunesse européenne, dans le même temps fomentant l’islamophobie parmi les citoyens européens, toutes ces politiques servent les ambitions impériales d’Israël de régner sur tous les Arabes et tous les Musulmans du Moyen-Orient, tout en entretenant un soutien en Europe et en Amérique en rappelant aux gens à chaque fois qu’il y a un attentat « islamiste » que c’est ce que vit Israël tous les jours.
Dans son nouveau livre « Palestine, le malaise français« , le journaliste d’investigation franco-camerounais Charles Onana démontre comment le lobby juif en France a harassé et diabolisé le Président François Mitterrand pour avoir insisté que Yasser Arafat visite la France en 1989. [Voir l’entretien, par le Cercle des Volontaires, avec Charles Onana et Roland Dumas au sujet de ce livre ci-dessous – NdT]
L’étude d’Onana des archives du gouvernement français prouvent que l’influence du lobby juif sur la politique étrangère française est plus profonde et plus étendue qu’il est communément compris.
La défiance de Mitterrand à l’égard du lobby juif s’est poursuivie d’une certaine manière avec le Président Chirac lorsqu’il a refusé de participer à la guerre organisée par les Sionistes en Irak, en 2003. Depuis l’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la France en 2007 et sous le régime actuel de François Hollande, le Sionisme est devenu presque inséparable de l’idéologie de la classe dirigeante française. De la guerre de l’archi-Sioniste Bernard Henri-Lévy en Libye à la guerre en Syrie, en passant par toute une série de déstabilisations fomentées artificiellement en Afrique impliquant des Musulmans takfiristes assassinant des Chrétiens, la France est devenue l’avant-garde belliqueuse du Sionisme, articulant une stratégie du chaos qui rend le monde dangereux pour l’écrasante majorité d’entre nous mais sûr pour les « élus » et leur entité sioniste en expansion constante.
Mitterrand et Chirac n’étaient assurément pas les amis des travailleurs français ou des nations africaines se convulsant sous le joug du néo-colonialisme français, mais les deux dirigeants avaient, par contraste, le mérite d’imposer des limites à l’omnipotence sioniste. Le refus hautain de Mitterrand de présenter, au nom du peuple français, « des excuses » à Israël pour les crimes du régime de Vichy, ainsi que la réprimande impérieuse de Chirac à l’intention
des troupes israéliennes lors de sa visite en Palestine sont en opposition flagrante avec la veule flagornerie abaissant la France du Président Hollande devant Israël, alors qu’à la résidence israélienne de Netanyahou en 2013 il avait, comme un amuseur de cour et à vous en écœurer, offert « d’entonner un chant d’amour pour Israël ».
Aucun des articles dans la presse française, publiés depuis les attentats de Paris et de Bruxelles, ne font mention de la « négligence » criminelle d’ICTS. Au contraire, il nous est dit que la sécurité israélienne est un modèle du genre que nous devrions suivre alors qu’en réalité nous vivons déjà dans la « sécurité israélienne », assurée par ces mêmes agences de sécurité qui naguère se flattaient d’avoir commis des attentats terroristes sous faux drapeau contre le public français.
En 1979, Israël a commis un attentat à la bombe dans une usine française fabriquant des pièces pour un réacteur nucléaire en Irak. L’attentat fut imputé aux écologistes. L’agence israélienne de renseignements « Israeli Secret Intelligence Service » (ISIS, ou Mossad) s’employa alors à émettre des menaces de mort aux ingénieurs français qui travaillaient sur le projet, menaçant de les tuer ainsi que leurs familles si jamais ils retournaient en Irak. Les menaces de mort furent émises au nom d’un groupe « islamiste ». Tout ceci a ensuite été reconnu par les agents du Mossad eux-mêmes, dans un documentaire diffusé à la télévision française intitulé: « Droit d’Inventaire: quand le Mossad frappe en France ».
Israël est le seul état étranger à avoir fait sauter des bombes en France depuis la Second Guerre Mondiale, au cours d’une campagne de terreur reconnue par le gouvernement de l’entité sioniste; et pourtant des entreprises israéliennes garantissent la sécurité des citoyens français.
L’impact général d’Israël, en tant qu’état paria agissant hors des normes du droit international, qui bafoue toutes les conventions internationales sur les droits humains, commet à répétition d’atroces crimes de guerre et s’engage dans des guerres d’agression, tout en fonctionnant comme un véritable gouvernement de l’ombre au sein des états occidentaux impériaux, constitue un problème qu’aucune nation ne peut ignorer. Mais les rares qui refusent de l’ignorer le font au péril de leur vie.
Le 26 mars, la Sénatrice française Nathalie Goulet a reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux après qu’elle ait écrit une lettre au Secrétaire d’État en charge du budget, lui demandant des éclaircissements sur la politique française consistant à accorder une déduction fiscale de 60% aux familles faisant des dons financiers à Tsahal, les Forces de Défense Israéliennes. Quoique interdite en Israël le Betar, la milice terroriste sioniste, avait pour habitude d’émettre régulièrement des menaces de mort à l’encontre de ses ennemis, dans une totale impunité vis-à-vis de l’état français.
Mais peut-être devrions-nous nous sentir « davantage en sécurité » maintenant que le « modèle sécuritaire israélien » se voit petit à petit appliqué et pendant que le monde métropolitain, notre monde, se métamorphose lentement en une vaste et grouillante Bande de Gaza.
Par Gearoid O’Colmain, traduit par Lawrence Desforges
Source: http://ahtribune.com/world/europe/754-french-malaise.html
Gearoid O’Colmain, correspondant du média indépendant American Herald Tribune à Paris, est un journaliste et analyste politique. Son travail se focalise sur la mondialisation, la géopolitique et la lutte des classes. Ses articles ont été traduits dans de nombreuses langues. Il est un contributeur régulier à Global Research, Russia Today International, Press TV, Sputnik Radio France, Sputnik English, Al Etijah TV, Sahar TV English, Sahar French et est également apparu sur Al Jazeera. Il écrit en anglais, en gaélique irlandais et en français.
Cet article Le malaise français : « sécurité nationale », mais pour quelle nation ? est apparu en premier sur Cercle des Volontaires.