Source : CADTM, Eric Toussaint, 05-12-2018
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Certains estiment que lorsqu’on engage un mouvement contre une taxe (instrument censé être redistributif, en théorie du moins) plutôt que pour l’augmentation des salaires (au sens large, sécurité sociale comprise), on se retrouve dans un mouvement de droite. La réalité est bien différente : bien des mouvements révolutionnaires ont éclaté parce que le poids d’impôts considérés comme injustes était devenu insupportable pour la majorité du peuple.
Le démarrage de la révolution française a été marqué par le rejet de la politique injuste de la monarchie au niveau fiscal. La majorité de la population était soumise à une charge d’impôts énorme et totalement inéquitable puisque la noblesse et le clergé ne payaient pas d’impôts. Pourquoi la monarchie augmentait-elle les impôts ? Pour rembourser la dette publique empruntée aux bourgeois, dette publique qui servait les intérêts du régime sans prendre en compte les besoins de la population.
Un des déclics de la révolution liégeoise de 1789 a été l’impôt sur la bière, qui a constitué la goutte qui a fait débordé le vase. Là aussi, le peuple n’acceptait plus que le clergé et la noblesse soient exemptés du paiement de l’impôt et dénonçait le fait que 25 % du budget de la principauté de Liège allaient au remboursement d’une dette publique illégitime.Lire la suite