Trump précipite l’ère de l’après-Oslo. Par Alastair Crooke

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 16-03-2018
Le Premier ministre Netanyahou a reçu un accueil vraiment chaleureux cette semaine à la Maison-Blanche, et l’AIPAC [ou American Israel Public Affairs Committee, lobby créé en 1951 aux États-Unis visant à soutenir Israël, NdT] s’est par la suite extasié sur lui, rapporte le Washington Post. Le président Trump, qui semble avoir établi un lien personnel fort avec Bibi, voudrait apparemment que l’histoire le juge comme « l’accélérateur », celui qui tranche toutes les entraves de la « ligne rouge » (la question de Jérusalem étant, à son avis, l’une d’entre elles), qui ont retenu Israël sur la voie de la normalisation au Moyen-Orient.
La cession de Jérusalem à Israël a été présentée – par M. Trump – comme une gifle du réel qui devrait inciter les parties à agir ; l’élaboration par Trump d’une solution dans laquelle un État palestinien n’est qu’une option possible (si Israël était ainsi disposé), était encore une autre « gifle » ; et l’avertissement aux Palestiniens que s’ils ne « jouent pas », il n’y aurait pas de « rémunération », pourrait être compté comme une troisième.
Et si cette « dose de réalisme » délivrée aux Palestiniens n’était pas suffisante, Ben Caspit, le chroniqueur israélien chevronné, nous dit que Trump monte une opération pour « sauver » Netanyahou (de son inculpation possiblement imminente pour corruption) : une autre gifle. Mais cette fois-ci à un public beaucoup plus large – Netanyahou est aussi peu apprécié dans les capitales européennes que dans les capitales du Moyen-Orient :

« Il y a ceux de l’opposition israélienne qui appellent cela “opération sauver Bibi”. Cela repose sur la relation particulièrement étroite entre Netanyahou et Trump, ainsi que sur le gendre de Trump, Jared Kushner, aide vitale fournie par l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman ; et l’influence sans précédent que l’ambassadeur d’Israël à Washington, Ron Dermer, a sur les hauts fonctionnaires de l’administration, dont Kushner… Le principe sous-jacent de cette stratégie est de convaincre le public israélien que le premier ministre exerce une influence énorme sur Trump, et que leur relation spéciale et étroite a été avantageuse pour Israël à bien des égards, au premier rang desquels la décision d’accélérer le déménagement de l’ambassade à Jérusalem. »

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