Source : Le Grand Continent, Baptiste Roger-Lacan,
Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé d’histoire, docteur, Johann Chapoutot a été élu, il y a peu, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris IV-Sorbonne. Ses recherches ont longtemps porté sur la culture et l’idéologie nazie, dont il a cherché à rendre la logique et les sources. Il travaille aujourd’hui sur l’histoire contemporaine de l’Allemagne et il dirige également la Nouvelle histoire de la France contemporaine aux Éditions du Seuil.
Pour la deuxième fois, dans les vingt dernières années, l’extrême droite du FPÖ1 participe à une coalition de gouvernement et obtient six ministères. Par-delà le brouhaha médiatique, qu’est-ce que cela vous inspire, particulièrement dans ce pays ?
Il y a la structure et la conjoncture. Structurellement, l’extrême droite est forte en Autriche. C’est un pays qui entretient un rapport différent avec son passé par rapport à l’Allemagne et qui a donc pu se considérer, de manière discutable, comme une victime du nazisme, et sortir immaculé de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant l’Anschluss n’a pas été l’opération de violence et de viol que certains Autrichiens veulent bien dire aujourd’hui. Dès 1986, l’Autriche a ainsi pu élire un président de la République, Kurt Waldheim, qui était un ancien nazi revendiqué.Lire la suite
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