La dernière polémique sur le géant américain du commerce en ligne concerne donc des salariés, ou plutôt devrait-on dire des semi-esclaves, forcés de dormir dans des tentes pour continuer à travailler, ou plutôt à être exploités (source). Déjà spécialiste de la fraude et de l’évasion fiscale[1] avec un siège social européen au Luxembourg, Amazon est de surcroît régulièrement pointé du doigt ces dernières années pour les conditions de travail inhumaines imposées à ses employés. Une précédente enquête dénonçait ainsi les rythmes de travail des livreurs, obligés de faire leurs besoins dans des bouteilles ou des sacs pour tenir la cadence infernaleexigée. Ces « traitement spéciaux » seraient ainsi utilisés pour sélectionner les gens et éliminer les plus « faibles »…. Le recours massif aux emplois précaires, notamment à l’intérim, est extrêmement répandudans cette multinationale (source ). Amazon est également le symbole du TAFTA[2], à savoir la dérégulation et la déréglementation totale du marché du travail. Ce « traité », tel qu’il est constitué actuellement, entrainerait en effet la suppression des rares droits de douanes existant encore, ainsi que « l’harmonisation » des normes réglementaires économiques et commerciales entre les États-Unis et les pays de l’U.E. L’aboutissement ultime serait la création d’un gigantesque bloc de près de 900 millions de personnes, constituant le pendant économique de ce que représentent l’OTAN d’un point de vue militaire et l’union européenne sur l’aspect politique. Nul doute que les normes américaines seront en effet prises comme référence, et imposées aux pays européens. Lorsqu’il faut choisir entre 2 systèmes de valeur et de normes, c’est ainsi toujours celui le plus « lourd », le plus imposant, qui prévaut. Les grandes entreprises américaines trouveraient là de formidables débouchés, sans pour autant laisser penser la même chose pour les entreprises européennes, et bien entendu au détriment complet du consommateur moyen européen….L’U.E apparaît donc une fois de plus comme une camisoleimposée à la France, et la menant à une soumission totale envers les États-Unis d’Amérique.Par ailleurs, le cas Amazon illustre une fois de plus la justesse de l’analyse d’un candidat trop peu connu, François Asselineau,, qui place la « Frexit », c’est à dire la sortie de l’Union Européenne –mais aussi de l’Euro et de l’OTAN- comme condition sine qua non au redressement de notre pays. Malgré les vitupérations répétées des politiques l’encontre d’Amazon ces dernières années, comme Mme Filippetti en 2013, la firme américaine continue en effet de plus belle ses pratiques douteuses. Le traité de Maastricht et la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes, permettent aux grandes multinationales d’échapper facilement à toute régulation de la part des États. La récupération de notre souveraineté est donc vitale pour se donner les moyens de faire respecter la loi française aux grands groupes internationaux, afin d’arrêter le rouleau compresseur actuel des intérêts privés écrasant le bien commun. Pour terminer, Amazon illustre néanmoins la dualité contemporaine du consommateur, à la fois bourreau et victime. Le plus souvent exploité lui-même dans le cadre de son travail, celui-ci, par ses choix d’achats, rend possible l’exploitation d’autres personnes encore moins bien « loties » que lui. La recherche sans fin du « toujours moins cher et du toujours acheté ou livré plus rapidement » entraîne inéluctablement des dérives de ce genre, Amazon n’étant bien sûr malheureusement pas la seule firme à procéder ainsi. Nous sommes tous donc responsables du succès de ces multinationales, à notre niveau bien sûr. Réfléchir à ses choix de vie et de consommation est donc indispensable si nous voulons lutter de manière cohérente et efficace contre ce système inique et ignominieux… Alexandre LABORDERIE [1]En 2011, Amazon n’a payé que 3.3 millions d’euros d’impôts sur un chiffre d’affaires estimé entre 1.5 et 2 milliards de dollars(source). [2]« Transatlantic Trade and Investment Partnership », traité de libre-échange et de libéralisation maximum des échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Union Européenne, dont les négociations ont commencé en 2013.
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