Source : Le Figaro, Luc Lenoir
Pékin supplante l’Occident dans l’aide à l’Afrique, et s’apprête à utiliser sa puissance financière pour sécuriser, ou non, les régimes locaux.
Les crises accélèrent l’Histoire, et celle du coronavirus n’y fera pas exception. Et pour l’écrire, la Chine, chronologiquement première victime et, a priori, première guérie du Covid-19, semble prendre les devants. Le rebond surprise de l’activité industrielle, bien qu’encore incertain, et l’arrêt de la prolifération du virus permettent à l’empire de se tourner à nouveau vers de nombreuses régions du monde. En Asie du Sud-Est, d’abord, son domaine d’influence naturelle, mais aussi en Amérique latine et surtout, en Afrique.
Ambassadeur de choc auprès des pays Africains, qui tentent de parer au plus urgent: Jack Ma, fondateur d’Alibaba et vingtième fortune mondiale. Le sémillant milliardaire a été mis en avant ces derniers jours pour illustrer la compassion de tout un peuple, et ses efforts pour l’Afrique. Plusieurs millions de masques et de kits de dépistage, des combinaisons et même des respirateurs en grand nombre sont acheminés depuis la mi-mars, envoyés par le philanthrope au Zimbabwe, au Kenya, à Madagascar, en Éthiopie ou au Sénégal, et pris en charge par l’Union africaine. L’homme d’affaires a dit son ambition d’équiper chacun des 54 pays du continent, quasiment tous officiellement touchés par le Covid-19, dans des proportions variables, et d’après des données parfois erratiques.
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