Source : Ruptures, 02-06-2017
La Commission européenne avait exprimé sa volonté de redynamiser le marché de la titrisation en septembre 2015 (cf. Ruptures du 27/10/15). Le 30 mai, après plusieurs mois de négociations, Bruxelles est parvenu à un accord pour relancer cette pratique qui consiste à créer des produits financiers à partir de paquets de prêts, d’hypothèques ou d’autres formes de dettes. La titrisation est à l’origine des subprimes aux États-Unis, et donc de la crise de 2007-2008. Mais, bien sûr, cette fois-ci il s’agit de produits sans danger…
La Commission, qui s’est félicitée dans un communiqué du compromis trouvé avec le Parlement et le Conseil, avait affirmé qu’il ne fallait pas se fier à la mauvaise réputation de la titrisation, dont le marché européen serait plus sûr qu’à Wall Street. Selon l’équipe de Jean-Claude Juncker, le développement de la titrisation ferait consensus au sein des autorités bancaires européennes, y compris chez les régulateurs. La mesure, de même que le plan d’union des marchés de capitaux auquel elle appartient, fait en tout cas l’unanimité chez les lobbies patronaux et industriels.
L’UE le certifie : la revitalisation de la titrisation – ici qualifiée de « simple, transparente et standardisée (STS) » – profitera à l’économie (réelle) européenne. Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission chargé de la Stabilité financière, des Services financiers et de l’Union des marchés de capitaux, a déclaré que la mesure « libérera les prêts bancaires, de sorte que davantage de crédits viendront soutenir le financement de nos entreprises et des ménages ».Lire la suite
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