Michel Onfray : "Macron est le chef de l'État profond"

Invité de C à vous pour parler de son livre Grandeur du petit peuple, consacré aux Gilets jaunes, Michel Onfray a estimé qu'Emmanuel Macron n'incarnait pas le peuple et la souveraineté populaire, mais qu'il était l'homme d'un clan, l'homme d'une faction. Lorsqu'on lui demande de préciser son propos, il répond : "Vous savez, l'expression 'État profond' a été utilisée par Trump et on a tout de suite estimé que c'était une catégorie d'extrême droite. Macron lui-même l'a utilisée. Il y a un État profond et je pense qu'il est le chef de l'État profond." Et cet État profond, ce sont "ceux qui exercent le pouvoir : les banquiers, les puissants, les éditorialistes, les éditeurs, tous ces gens qui ont du pouvoir, et cet État gouverne un peuple, voire un petit peuple qui, lui, n'a pas de pouvoir".
Onfray accuse ensuite la police de provoquer délibérément des violences en s'infiltrant parmi les manifestants afin de les discréditer auprès de l'opinion. Des usages qu'il qualifie de « vieux comme le monde » :

Michel Onfray : « Ecoutez, moi à Caen, j'habite au 5e étage, sur une place où y'a eu beaucoup d'échauffourées, j'ai vu beaucoup de choses très intéressantes : des gendarmes, des policiers qui descendent de voitures banalisées, et qui font un certain nombre de choses puis qui repartent, puis etc., des gens qui ont des informations et des images mais ne peuvent pas les donner parce qu'on va les virer, et qui disent : “Bah non, si je vous dis où j'ai eu ces informations, on va savoir qui je suis, etc., etc.” Donc on sait très bien ! C'est vieux comme le monde les policiers qui sont grimés en manifestants, qui sont parmi les Black blocs, on a vu des informations aussi… Patrick Cohen : Vous pensez que les policiers ont commis des violences et ont cassé ? Michel Onfray : Mais c'est vieux comme le monde ! C'est pas la France… Anne-Elisabeth Lemoine : Ils auraient participé au saccage de l'Arc de Triomphe ? Patrick Cohen : Non, c'est pas “vieux comme le monde”, y'a bien eu quelques exemples dans le passé mais y'a pas eu… Michel Onfray : […] Dans la Rome antique, vous aviez des gens qui fonctionnaient comme ça et qui discréditaient des mouvements. On les voit, ils arrivent. Moi j'ai posté sur ma webTV des images de gens, des prétendus Blacks blocs qui foncent vers la police, la police s'ouvre, ils rentrent dans le groupe policier, ils se ferment. Disparus, etc. […] »

Dans un accès de prudence, Onfray prétend ne formuler là qu'« une hypothèse »… Avant de se faire beaucoup plus affirmatif :

Michel Onfray : « Je regarde les images, je suis un citoyen, je constate, j'entends, je regarde, je vois, je me dis : “Que peut-on penser de ces choses-là ?” On m'envoie aussi des informations. Et quand des gens m'envoient des informations en me disant “Regardez ce que j'ai filmé” et qu'effectivement, des Blacks blocs qui foncent sur la police… […] J'invite juste à réfléchir. Mais ce ne serait pas la première fois […] qu'il y a dans la police des gens dont le travail consiste effectivement à discréditer les manifestants. C'est vieux comme le monde ! Patrick Cohen : À “renseigner”. À “regarder”, à “renseigner”… À “commettre des violences” ? C'est autre chose… Michel Onfray : Alors tout ça fait partie de… vous avez des gens qui sont de sac et de corde aussi, dont c'est le métier, ça s'fait pas gentiment le renseignement, hein, vous savez… ça se fait pas avec des Bisounours. »

Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/onfray-cohen-macron.jpg

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