Egypte ambiguë mais pays-pivot … Par Richard Labévière

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 02-11-2019

Avant d’analyser les circonstances et les conséquences de la mort d’Al-Baghdadi – le chef de Dae’ch -, nous nous efforçons de vérifier et de recouper différentes informations de sources militaires et diplomatiques. En mai 2011, la mort d’Oussama Ben Laden avait donné lieu à une intense campagne de communication, sinon de propagande vantant les mérites de la lutte anti-terroriste menée par les Etats-Unis. Quelques années plus tard, il n’était pas difficile de constater que cette « communication » ne correspondait à rien de tangible sur le terrain et qu’au contraire, la menace terroriste n’avait fait que décupler en volume, changeant qualitativement de nature et déjouant des réponses occidentales qui ne remontaient pas aux causes ! La disparition de Baghdadi risque de faire se répéter cette méchante histoire. Nous y reviendrons dans nos prochaines livraisons.
La rédaction

Deux événements dominent l’actualité égyptienne récente : la découverte – dans la Vallée des Rois à Louxor – de 30 sarcophages vieux de trois mille ans et le réveil d’un conflit opposant l’Egypte à l’Ethiopie depuis une vingtaine d’années : la construction du « Grand barrage de la Renaissance » sur le Nil Bleu, près de la frontière entre l’Ethiopie et le Soudan. Depuis toujours, Le Caire affirme que ce barrage hydro-électrique géant va poser d’énormes problèmes d’approvisionnement et de régulation du grand fleuve nourricier. Quant au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, pourtant tout juste nommé Prix Nobel de la Paix, il affirme que son pays pourra « mobiliser des millions de jeunes » en cas de conflit armé avec l’Egypte.
Spécialisé dans les questions sécuritaires liées à l’eau, le chercheur Franck Galland nous dit : « le Nil Bleu prend sa source en territoire éthiopien. La construction de ce barrage est revendiquée par le peuple éthiopien mais reste source d’inquiétude pour les pays de l’aval : le Soudan et l’Egypte. 95% de l’eau consommée en Egypte est issue de ce fleuve. (…) La première pierre de ce barrage a été posée en pleine ‘révolution égyptienne’, le 2 avril 2011, par le président éthiopien. Les autorités d’Addis-Abeba ont profité du chaos de la ‘révolution égyptienne’ pour accélérer le développement de ce barrage. L’Ethiopie affirme avoir besoin de cet ouvrage qui sera, une fois terminé, la plus grande retenue d’eau d’Afrique, et le 13e barrage du monde en termes de capacités hydro-électriques ». La grand-messe hydraulique n’est pas dite…Lire la suite

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