Les élites américaines laisseront-elles une chance à la détente avec la Russie ? Par Stephen F. Cohen

Source : The Nation, Stephen F. Cohen,
La réunion Trump-Poutine au Japon est cruciale à la fois pour les dirigeants – et pour le monde entier.
Donald Trump et Vladimir Poutine au Sommet de l’APEC [Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, NdT] à Da nang, Vietnam, le 11 novembre 2017. (Pool Photo via AP / Jorge Silva)Malgré des efforts acharnés à Washington pour saboter un tel « sommet », comme je l’ai déjà signalé, le président Trump et le président russe Poutine doivent toujours se rencontrer lors du G-20 au Japon cette semaine. L’Iran sera en tête de leurs priorités. L’administration Trump semble déterminée à mener une guerre froide, voire chaude, contre la République islamique, tandis que pour Moscou, comme l’a souligné le conseiller à la sécurité nationale du Kremlin, Nikolai Patrushev, le 25 juin, « l’Iran a été et sera notre allié et partenaire ».
En effet, on ne saurait trop insister sur l’importance de l’Iran (et de la Chine) pour la Russie. Entre autres raisons, alors que l’alliance militaire de l’Occident empiète de plus en plus sur les frontières occidentales de la Russie, l’Iran est un grand voisin non OTAN vital. De plus, Téhéran n’a rien fait pour inciter les millions de citoyens musulmans russes à s’opposer à Moscou. Bien avant Trump, les puissantes forces de Washington ont longtemps cherché à présenter l’Iran comme le principal ennemi de l’Amérique au Moyen-Orient, mais pour Moscou, c’est un « allié et partenaire » nécessaire.
Dans des circonstances politiques normales, Trump et Poutine pourraient probablement atténuer tout conflit potentiel entre les États-Unis et la Russie au sujet de l’Iran – tout comme celui qui se prépare en Syrie. Mais les deux dirigeants viennent au sommet avec des problèmes de politique intérieure qui y sont liés. Pour Trump, ce sont les allégations non prouvées mais persistantes du « Russiagate ». Pour Poutine, ils sont économiques.Lire la suite

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