Nul ne peut contester la part restreinte des informations sur l’international dans les grands médias. La concentration extrême du pouvoir de décision dans le domaine de la politique étrangère n’y est pas pour rien : les intérêts économiques et stratégiques sont trop décisifs pour être soumis au contrôle populaire le plus élémentaire ! Les « démocraties » les plus avancées sont hémiplégiques et infirmes : les sommets de l’État et quelques experts sont seuls « qualifiés » et les simples citoyens n’ont rien à apporter, y compris lorsqu’ils sont consultés : en 2005, le « Non » à la « Constitution » européenne des Français n’a pas compté. Il dérangeait les pouvoirs publics et privés et contredisait tous les médias qui avaient appelé à voter « Oui » !
Les grands médias, sans complexe, et bien au-delà de la question européenne, mentent, déforment, dissimulent avec plus ou moins de subtilité, pour s’aligner (lorsqu’ils ne sont pas acquis par le recrutement sélectif de leurs éditorialistes) sur les intérêts des groupes qui les financent. Le résultat est une méconnaissance crasse de l’opinion sur la réalité des relations internationales et un enfermement mental des citoyens sur leur pré-carré. Comment s’étonner des relances périodiques d’un chauvinisme étroit, d’un nationalisme arrogant, accompagnés souvent de racisme, au sein des grandes puissances ? Les pouvoirs « enseignent » en effet le mépris des autres et une volonté de puissance bien davantage que la solidarité transnationale (1) !
Le paradoxe est profond à l’heure d’une mondialisation voulue par le monde des affaires et leurs auxiliaires étatiques, qui fait qu’aucune économie nationale et aucun peuple ne peuvent échapper aux ingérences étrangères et à l’impact des intérêts multinationaux partout présents : tout régime, quel qu’il soit, subit ainsi une sorte de « métissage ». L’État le plus attaché à la souveraineté nationale et le peuple le plus patriote sont eux-mêmes victimes d’un environnement international défavorable et se trouvent transformés, malgré eux, par la pénétration d’intérêts qui ne sont pas les leurs. Il en est ainsi particulièrement des rares bastions se réclamant d’un socialisme souvent abâtardi par des sanctions de toutes sortes (embargos, blocage d’avoirs financiers, discriminations commerciales, pressions politiques et idéologiques, etc.) pouvant aller jusqu’au sabotage et à l’intervention militaire.Lire la suite
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