En ces jours funestes où les dirigeants français réécrivent l'histoire de la Seconde guerre mondiale, en cachant le rôle décisif de l'Union soviétique dans la victoire sur le nazisme, en taisant l'objectif de Roosevelt d'empêcher de Gaulle d'arriver au pouvoir, d'y maintenir Pierre Laval et de placer la France sous occupation militaire et monétaire, il est utile et juste de commémorer la célèbre bataille de Bir Hakeim. Ayant duré du 27 mai au 11 juin 1942, cette bataille se solda par la première victoire décisive des Forces françaises libres contre les puissances de l'Axe, infiniment supérieures en nombre et en équipement, à l'issue d'un siège où les Français libres firent preuve d'un héroïsme digne des plus grandes pages de notre histoire nationale. La Seconde Guerre Mondiale faisait alors rage depuis bientôt trois années, et partout les Alliés reculent. Pendant seize jours, la 1re brigade française libre (future 1re division française libre) du général Kœnig résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l'Afrika Korps), plus nombreuses, commandées par le général Rommel. Le répit ainsi gagné par les Français libres permit aux Britanniques, alors en mauvaise posture, de se replier, puis de triompher à El Alamein. Bir Hakeim était un point d'eau à sec dans un désert de pierre aride situé à l'est de la Libye actuelle, occupée par l'Italie à l'époque. C'est ce lieu désertique qui a vu, il y a 77 ans de cela, des combats acharnés opposer :- d'un côté 37 000 soldats ( soit 10 fois plus !!) appartenant aux troupes italiennes et nazies de "l'Afrika Korps", - de l'autre coté : 3723 "Français libres" de la 1re Brigade française libre (BFL), (qui avait été incorporée à la 7e Division britannique, les « Desert Rats ») ;
On comptait parmi eux :
des soldats français métropolitains ralliés à de Gaulle, à commencer par le général Koenig, commandant de la 1re BFL
des soldats de la Légion étrangère, sous la direction du lieutenant-colonel Amilakvari (Russe-Géorgien) ; le 2e bataillon de Légion étrangère, placé sous l'autorité du commandant René Babonneau, repoussa à lui seul l'attaque de plus de 70 chars de la division Ariete, en détruisant 35 chars.
des soldats du "Bataillon du Pacifique", parmi lesquels des Tahitiens, des Néo-calédoniens et des Néo-Hébridais,
les soldats de la 22e compagnie nord-africaine, placés sous l'autorité du capitaine Lequesne. Constituée principalement d'Algériens, de Tunisiens et de Marocains, cette 22e compagnie de Nord-Africains paya un lourd tribut à cette bataille : 10 tués, 47 disparus et 17 blessés, soit 74 hommes hors de combat sur un effectif d'environ 180 officiers, sous-officiers et tirailleurs.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Bir_Hakeim Les 2/3 des soldats français étaient issus des colonies françaises. Comme le résume le témoignage d'un soldat français libre de Bir Hakeim recueilli par France 3 dans un long reportage réalisé en 2012 pour le 70e anniversaire de la bataille : « Il y avait de tout, […] cela a permis de constituer une brigade qui était riche. Riche de valeurs, riche d'hommes et riche de sentiments » Les troupes italiennes et allemandes dirigées par Rommel étaient ainsi dix fois plus nombreuses que les troupes françaises ! Et elles étaient aussi infiniment mieux équipées. Encerclés, subissant héroïquement des bombardements violents, les troupes françaises ne cédèrent pas et réussirent à rendre au décuples les pertes qu'elles subissaient. « En bombardement terrestre, il y eut proportionnellement plus d'obus à Bir Hakeim qu'à Verdun et, en bombardement aérien, plus de bombes qu'à Stalingrad. » Pendant la durée des combats, Charles de Gaulle avait envoyé ce message au général Kœnig : « Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil. » De fait, lorsque son issue victorieuse pour la France fut connue, le retentissement de ce fait d'armes fut grand à l'époque. Ses conséquences stratégiques et tactiques sur le reste du conflit ont montré qu'il fut déterminant dans la suite des événements. Une victoire française éclatante.
Du côté de l'Axe, les pertes furent considérables :
3 300 hommes furent tués, ou blessés ou portés disparus,
272 furent faits prisonniers (149 Italiens, 123 Allemands) ;
52 chars et 11 automitrailleuses, ainsi que plusieurs dizaines de camions furent détruits ;
la Luftwaffe perdit 7 avions du fait de la DCA et 42 Stukas abattus par la RAF. Les pertes françaises, selon l'estimation citée par Koenig et confirmée par Pierre Messmer, furent comparativement beaucoup plus légères, avec :
99 tués et 109 blessés, pendant le siège,
41 tués, 21 blessés et 763 disparus (dont 600 prisonniers), lors de la sortie.
40 canons de 75, 5 canons de 47, 8 Bofors et une cinquantaine de véhicules divers furent perdus.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Bir_Hakeim Mieux encore, les troupes françaises réussirent à opérer, le 11 juin 1942, une retraite stratégique nocturne, au travers de champs de mines et de trois lignes de défense italo-allemandes en naviguant aux étoiles. Au total 2 619 hommes des FFL arrivèrent à rejoindre les lignes britanniques, sur les 3 723 présents au départ. 70% des soldats français parvinrent ainsi à se replier, mission réussie, pour poursuivre le combat ailleurs. Engluant les troupes nazies de l'Afrika Korps dans le désert libyen, leur faisant prendre un retard fatal dans la course au Caire, permettant ainsi aux troupes britanniques précédemment défaites de se reconstituer, les troupes françaises jouèrent à merveille le rôle qui leur incombait à ce moment là dans la lutte alliée contre le nazisme. Outre que, pour la première fois depuis juin 1940, une unité combattante française se battait enfin régulièrement contre l'ennemi nazi, ce dernier fut empêché de mettre à jamais la main sur le canal de Suez. Source : UPR - Union Populaire Républicaine.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/bir-hakeim-1942.jpg
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