Palantir, Huawei, Kaspersky: le cri d’alarme d’un ancien de la DGSE sur la cybersécurité. Par Vincent Lamigeon

Source : Challenges, Vincent Lamigeon, Gilles Fontaine, 23-03-2019

INTERVIEW – Fondateur de la direction technique de la DGSE, Bernard Barbier, désormais consultant en cybersécurité, dresse un diagnostic sans concession de la dépendance européenne aux nouveaux acteurs du type Palantir ou Huawei. Il appelle à la contre-attaque.

Dans le petit monde du renseignement et de la cybersécurité, son nom est une légende. Centralien passé par le CEA, ancien patron du prestigieux LETI de Grenoble, Bernard Barbier est surtout le fondateur de la direction technique de la DGSE, l’équivalent français de la NSA. Cette division, sur laquelle la dernière saison du Bureau des légendes a jeté un coup de projecteur, est désormais forte de 2.300 agents. Après quatre ans chez Capgemini comme responsable de la cybersécurité, il a créé son cabinet de conseil, BBCyber, pour aider les grands groupes et les start-up de la “cyber” à répondre à la concurrence américaine, chinoise ou israélienne. A quelques jours du sommet des start-up de Challenges, où il interviendra sur le thème de l’IA, Bernard Barbier dresse un diagnostic sans concession de la dépendance européenne aux acteurs comme Palantir, Huawei, Kaspersky ou aux nouveaux champions américano-israéliens du secteur cyber, dans une interview exclusive à Challenges.
Challenges – Entre le poids des GAFA et l’arrivée de nouveaux acteurs de la tech comme Palantir ou Huawei, l’Europe est-elle une colonie numérique des géants américains et chinois ?
Bernard Barbier – Le terme peut choquer, mais il n’est pas loin de la vérité. L’Europe a raté plusieurs virages technologiques, dans les réseaux télécoms, l’analyse big data, le cyber. Il y a urgence à se ressaisir. Je soutiens résolument l’initiative JEDI, qui vise à la création d’une agence d’innovation de rupture, franco-allemande, sur le modèle de la Darpa américaine.Lire la suite

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