David Dufresne : « Le maintien de l'ordre s'est transformé en machine de répression »

Samedi 30 mars, 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes :

La nouvelle doctrine en matière de maintien de l'ordre va-t-elle favoriser plus encore les violences policières ? David Dufresne, journaliste qui a mis en place la plateforme de signalement des violences policières « Allô place Beauvau », est l'invité de #LaMidinale. (Regards)

Regards, ajoutée le 29 mars 2019 http://www.regards.fr VERBATIM Sur l'état des lieux des violences policières
« Il y 582 signalements. Tous ne sont pas des violences à proprement parler mais 95% le sont. »
« Dans ces violences, il y a des mutilés : 22 personnes ont perdu un œil, 5 ont perdu une main et plus d'une centaine ont été visées à la tête par des LBD. » Sur la réaction du ministère de l'Intérieur
« Le ministère se contrefiche de nos chiffres officiellement. Officieusement, c'est plus compliqué que ça. »
« Ce recensement précis, documenté, ville par ville, acte par acte, blessure par blessure, n'existe pas. »
« Castaner, Nunez, Philippe ont été plusieurs fois interpellés sur mon travail, à l'Assemblée, dans les médias. Ils n'ont jamais démenti mon travail. »
« Pendant un mois et demi, on a été dans une dénégation politique invraisemblable. » Sur la nouvelle doctrine
« On ne change pas de doctrine au milieu de la bataille : soit il n'y a pas de changement, soit il y a un changement et ça signifie une improvisation, une panique. »
« Ce qui se passe depuis quatre mois illustre leur improvisation, des manquements et une doctrine du maintien de l'ordre qui ne sait plus où elle va. »
« Là où le discours politique est assez malin, c'est qu'ils mélangent tout : maintien de l'ordre, services d'ordre, rétablissement de l'ordre. »
« Le maintien de l'ordre s'est transformé en machine de répression. »
« La réponse ne devrait pas être policière, elle devrait être fiscale, sociale, politique, juridique. » Sur les poursuites judiciaires des victimes des violences
« On a appris hier que quelqu'un qui a perdu un œil il y a sept ans, à cause d'un tire de LBD, allait recevoir 50.000€ de dédommagements. Sept ans de procédures ! »
« Il y a des plaintes, elles sont instruites, la justice prend son temps. »
« Ce qui est injuste, c'est que les enquêtes IGPN sont plus longues que les comparutions immédiates du lundi et du mardi qui suivent les manifestations du samedi. »
« La condamnation pénale [des policiers] est rarissime mais contrairement à ce que l'on croit, une plainte IGPN peut avoir du poids. » Sur l'évolution de la violence policière
« L'examen historique est très clair : la France n'a pas connu de répression policière aussi forte d'un mouvement social, depuis cinquante ans. »
« Il faut remonter à 1921 pour avoir l'armée dans le maintien de l'ordre - quasiment un siècle ! »
« Le fait qu'on en parle [des violences policières], c'est aussi la suite logique d'une police beaucoup plus brutale depuis une trentaine d'années et notamment dans les quartiers populaires. »
« Aujourd'hui, on sait qu'en quatre mois on a tiré plus de LBD que depuis l'existence des LBD il y a une dizaine d'année. »= Sur la politique d'Emmanuel Macron
« Aujourd'hui, l'usage de la police par le politique n'est pas tout à fait démocratique. »
« Le préfet ne rend compte qu'au ministre : il y a donc un lien direct entre le politique et le policier. »
« Le préfet de police de Paris ne rend pas des comptes à son supérieur. Le patron de la police rend des comptes au ministre de l'Intérieur. En Occident, c'est unique. »
« Il y a une mainmise du politique sur la police. »
« Qui donne tous les vendredis les ordres ? Ce n'est pas le chef de la police. Ce n'est même pas le préfet de police : c'est la place Beauvau, c'est le ministre. Donc, c'est politique. » Sur la 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes
« Ce que l'on sait, c'est qu'il y aura des gens qui iront manifester en sachant qu'ils peuvent perdre un œil ou une main. En sachant qu'on les rend tous complices. » Sur le mot « populaire »
« Ce qui est populaire aujourd'hui, le peuple, c'est les gilets jaunes. Pourquoi avoir peur de le dire ? »
« Il y a quelque chose d'assez insupportable dans l'époque dans laquelle on est, c'est l'euphémisation de tout. Monsieur Castaner, quand il parle d'éborgnés, il parle de gens gravement atteints à la vision. Ce doux euphémisme est d'une violence incroyable. »
« Le mot est peuple est si beau. »

Dans ce numéro d'Au Combat, Virginie Cresci et ses invités abordent le sujet brûlant des violences policières, violences que nos banlieues subissent depuis des années et qui déferlent maintenant sur les Gilets Jaunes chaque samedi. (Le Média)

Le Média, ajoutée le 28 mars 2019 FACE AUX VIOLENCES POLICIÈRES | AU COMBAT

En quelques semaines de mouvement social, la stratégie de maintien de l'ordre a évolué et suscité des dénonciations variées. Quel bilan peut-on établir à ce stade ? Et comment les journalistes travaillent-ils sur ce sujet ? (Mediapart)

Mediapart, ajoutée le 29 mars 2019 Avec David Dufresne, journaliste indépendant, créateur du recensement « Allô place Beauvau », Michaël Hajdenberg, journaliste à Mediapart et Mathilde Larrère, historienne. Prises de vues : Marie de Guillebon & David Even Réalisation (Son et Montage) : David Even

Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/david-dufresne-violences-policieres.jpg

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