« Qui a tué mon père », le nouveau livre d'Édouard Louis
Après « Histoire de la violence », Édouard Louis nous livre un nouvel ouvrage, « Qui a tué mon père », qui pourrait être la suite logique du précédent. Sous forme de brûlot politique, il raconte la violence exercée par les politiques sur les moins favorisés au travers de l'histoire de son père physiquement détruit. Un livre contemporain, d'actualité, dont le parallèle avec la situation actuelle est inévitable, à commencer par son auteur. Car cette violence politique est justement celle que dénoncent les gilets jaunes dans leurs revendications. Le « J'accuse… ! » de l'écrivain français Edouard Louis s'adresse donc inévitablement, et peut être involontairement, à la politique d'Emmanuel Macron. J'invite donc tout journaliste, tout politique, toute personne un peu dur de la comprenette, à s'accaparer ce livre pour comprendre ce que veulent, ce que motivent, ce que ressentent les gilets jaunes ; où, à minima, à l'écouter au travers de ces vidéos... https://www.facebook.com/giletjauneinfo/videos/388127568672867/ Histoire de la violence et Qui a tué mon père (source) Dans Histoire de la violence (2016), Édouard Louis raconte le viol dont il aurait lui-même été victime un soir de Noël pour analyser les origines et les causes de la violence. En revenant sur le passé de son agresseur, Reda, son enfance, la pauvreté dans laquelle il a vécu, mais aussi sur le passé colonial de la France, Édouard Louis cherche à comprendre, et même à excuser la violence à l'œuvre dans son livre. Il déclare : « si excuser veut dire mettre les gens hors de cause, montrer que les causes sont ailleurs que dans les individus, [...] dans des forces historiques plus grandes qu'eux, alors je n'ai pas de problème avec ça oui, et j'excuse ». Dans le cadre de l'instruction de la plainte pour viol déposée par Edouard Louis, le parquet vient de demander la requalification des faits en agression sexuelle. Qualifié de « maîtrisé et bouleversant » par Le Monde, « encore plus fort » que son premier roman selon Les Inrocks, le livre est aussi sévèrement attaqué, notamment par Marianne qui note la complaisance de l'auteur à l'égard de la violence. Dans Libération, Philippe Lançon critique une « lourdeur du style » (« kitsch naturaliste, tournant au procédé »). Slate.fr voit pour sa part dans le roman un chantage à la sociologie et « une autofiction qui sent bon la prolophobie », marquée par un « déterminisme extrême » et un « charabia intellectuel ». En mai 2018, Édouard Louis sort son troisième ouvrage, Qui a tué mon père. Il revient dans ce récit sur la relation avec son père, dont on apprend qu'il a quitté la Picardie, qu'il souffre terriblement des séquelles d'un accident de travail, et qu'il a cessé de voter pour le Front national. Le livre s'achève en réquisitoire contre la violence physique des politiques qui touchent, selon l'auteur, les plus vulnérables.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/edouard_louis.jpg
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