Le témoignage de Yanis Varoufakis : accablant pour lui-même Les négociations secrètes et les espoirs déçus de Varoufakis avec la Chine, Obama et le FMI. Par Eric Toussaint

Source :CADTM, Eric Toussaint, 08-02-2019
Partie 8
8 février par Eric Toussaint
Accostage d’un porte container Cosco au port du Pirée à Athènes
Dans le chapitre 11 de son livre, Yanis Varoufakis explique qu’il est intervenu pour mener à bien la vente du troisième terminal du Port du Pirée à la société chinoise Cosco qui gérait depuis 2008 les terminaux 1 et 2. Comme le reconnaît Varoufakis, Syriza avait promis, avant les élections, de ne pas permettre la privatisation du reste du port du Pirée. Varoufakis ajoute : « Syriza menait campagne depuis 2008 non seulement pour empêcher ce nouvel accord, mais pour évincer complètement Cosco. » Il ajoute : « J’avais deux collègues ministres qui devaient leur élection à cette promesse ». Varoufakis s’empresse malgré tout d’essayer de parachever la vente à Cosco. Il s’y emploie avec l’aide d’un des principaux conseillers d’Alexis Tsipras, Spyros Sagias, qui jusqu’à l’année précédente avait été le conseiller juridique de Cosco. Il y avait donc un conflit d’intérêt manifeste dans le cas de Sagias, ce que reconnaît Varoufakis (p. 313). C’est d’ailleurs la firme de Sagias qui avait rédigé la première convention avec Cosco en 2008. Sagias avait également conseillé dans les années 1990 le premier ministre PASOK Konstantinos Simitis qui avait organisé la première grande vague de privatisations. En 2016, après avoir quitté ses fonctions de secrétaire du gouvernement Tsipras, Sagias s’est remis encore plus activement à son cabinet d’affaires, notamment en étant au service de Cosco [1]. Varoufakis n’est pas gêné d’expliquer qu’il a revu début mars 2015 l’appel d’offre pour qu’il corresponde à ce que Cosco voulait : « Sagias et moi avons briefé Alexis (Tsipras) avant de nous atteler aux préparatifs (de la finalisation de l’accord avec Cosco sur le Pirée). Le but était de reformuler l’appel d’offres pour le Pirée suivant les conditions que les Chinois avaient acceptées » (p. 316).Lire la suite

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