Christophe Dettinger : la France est-elle le pays de la justice expéditive ?

" On n'est pas au Moyen Age ici ! On est dans un état de droit ! " Maître Philippe de Veulle.
Pour rappel, un groupe de gilets jaunes a forcé le passage du Pont Léopold Sedar-Senghor, afin de rejoindre l'Assemblée Nationale, conformément à l'autorisation préfectorale accordée à cette manifestation, l'Acte VIII des gilets jaunes. Le parcours prévu avait été entravé, en effet, par des CRS aux moyens de grenades lacrymogènes et tirs de flash balls avec des blessés, dont au moins deux à la tête, visibles dans le reportage de Vincent Lapierre édité le 10 janvier. Les vidéos qui ont circulé dans les médias montrent Christophe Dettinger, boxant sur le bouclier d'un CRS, et tapant du pied sur un autre CRS. Des vidéos sont disponibles montrant les étapes de la mêlée, avec les manifestants poussant les CRS pour traverser le pont. Les plateaux télévisés n'ont guère montré "la femme en rouge", au sol, avec un CRS penché pour la matraquer. C'est celui que Christophe Dettinger a tiré en arrière, fait tomber contre la barrière et frappé avant de continuer. Christophe Dettinger, après sa vidéo expliquant les raisons de son acte, s'est rendu à la police le 7 janvier. Il a été placé en garde à vue pour comparution immédiate le 10 janvier, sur décision du procureur de la république. C'est durant la comparution immédiate que la décision est prise, soit du jugement, soit du renvoi. Il encourt 5 ans de prison et 100.000 euros d'amende. Les deux CRS ont eu, en effet, 15 jours d'ITT chacun, l'emprisonnement étant requis au delà de 7 jours. L'avocate de Christophe Dettinger, Laurence Léger, a plaidé le renvoi car les faits ne sont pas suffisamment simples et clairs pour justifier le jugement immédiat. D'autre part, l'avocat Philippe de Veulle est venu avec sa cliente, la fameuse "femme en rouge", Gwenaelle Antinori Le Joucour, qui explique avoir été sauvée par Christophe Dettinger. Le jugement a été renvoyé au 13 février, la liberté conditionnelle lui a été refusée. * L'avocate Laurence Léger décrit, avant la comparution immédiate, l'absence d'investigation, l'absence d'exploitation des vidéos, la non audition de la "dame en rouge" qui n'avait pas encore réussi à porter plainte, etc... * L'avocat de Gwenaelle Antinori Le Joucour, Philippe de Veulle, déplore l'impossibilité à juger sereinement, ne pas pouvoir faire la part entre le procès judicaire et politique. Il n'a pas réussi, la veille, à déposer plainte avec sa cliente. Il dénonce la répression qui sévit dans tout le territoire national, jamais vue sous la Vème République. Il est inquiet de la crise politique que l'exécutif n'est pas en mesure de gérer. Gwenaelle Antinori Le Joucour explique aussi pourquoi Christophe Dettinger lui a sauvé la vie.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/prison-affaire-suivante.jpg

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