La “ville intelligente de la surveillance” de Google fait face à une nouvelle résistance à Toronto. Par Ava Kofman

Source : The Intercept, Ava Kofman, 13-11-2018
Illustration: Soohee Cho/The Intercept, Getty Images
La ville la PLUS ambitieuse du monde, connue sous le nom de Quayside, à Toronto, fait l’objet de vives critiques de la part du public depuis l’automne dernier, lorsque le projet de construire un quartier « à partir d’Internet » a été révélé pour la première fois. Quayside représente un effort conjoint de l’agence gouvernementale canadienne Waterfront Toronto et Sidewalk Labs, qui appartient à la société mère de Google, Alphabet Inc. pour développer 12 acres [environ 4.9 ha, NdT] du précieux front de mer juste au sud-est du centre-ville de Toronto.
Fidèle à la rhétorique utopique qui alimente le développement de tant d’infrastructures numériques, Sidewalk Labs a présenté Quayside comme la solution à tout, de l’engorgement des routes et la hausse du prix des maisons à la pollution environnementale. La proposition pour Quayside comprend un système centralisé de gestion de l’identité, grâce auquel « chaque résident accède aux services publics » tels que les cartes de bibliothèque et les soins de santé. Un candidat à un poste chez Sidewalk Labs de Toronto a été choqué lorsqu’on lui a demandé, lors d’une entrevue, d’imaginer comment, dans une ville intelligente, « voter pourrait être différent à l’avenir ».
D’autres projets relativement pittoresques incluent des voitures sans conducteur, des espaces « mixtes » qui changent en fonction des demandes du marché, des rues chauffées et un « tri des déchets avec capteurs ». L’objectif final de l’investissement estimé à un milliard de dollars de Sidewalk Labs est d’amener ces innovations à grande échelle – d’abord à plus de 800 acres [environ 32.4 ha, NdT] sur le front de mer est de la ville, puis à l’échelle mondiale. « L’idée de Sidewalk Labs est née de l’enthousiasme des fondateurs de Google à l’idée de “tout ce que vous pourriez faire si quelqu’un nous donnait une ville et nous en confiait la responsabilité” », explique Eric Schmidt, ancien président exécutif de Google, lorsque Quayside a été annoncé.Lire la suite

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