2e billet suite à notre appel à témoins. Vous pouvez nous écrire au moyen de ce formulaire.
1/ Hélène
Je mets mon gilet jaune le week-end, pour rejoindre les autres au rond-point principal de ma petite sous-préfecture. En semaine, je ne peux pas, trop occupée à essayer de sauver l’entreprise dans laquelle je bosse et qui est en redressement judiciaire. C’est une petite entreprise : 15 salariés mais dans notre coin rural, c’est beaucoup, 15 emplois sans compter les autres emplois qui en dépendent.
Ce qui me met en rogne, c’est quand j’entends que 45% de masse salariale, c’est trop. Mais ce sont les salariés qui créent la richesse ! C’est une boulangerie bio, dont dépendent des céréaliers locaux. C’est un métier qui a du sens : produire un pain sain et bon et le distribuer localement. Mais tout augmente : les farines, le beurre, le gasoil, l’électricité… Il va falloir monter nos prix ? Les salaires, eux, n’augmentent pas. On va perdre des clients qui aiment bien notre pain, pourtant. La quadrature du cercle.
Et bien sûr, chez nous, pas de transports en commun, les impôts n’accueillent plus le public que le matin, le Tribunal de Commerce est à deux heures de route, etc. L’argent n’est pas où il devrait être, pour permettre la vie, tout simplement, et y en a marre de ceux qui se gavent, ça ne les rend pas plus heureux, voir Le loup de Wall Street ; ils mourront comme tout le monde et, en attendant, ils rendent plein de gens malheureux et détruisent irrémédiablement la possibilité d’une vie humaine sur la planète terre.Lire la suite