L'aciérie Ascoval, à Saint-Saulve près de Valenciennes, va-t-elle devenir le énième exemple de la scandaleuse désindustrialisation de la France, où sont abandonnées l'une après l'autre toutes les filières industrielles stratégiques ? Ascoval : comment en est-on arrivé là ? (France 3 Hauts-de-France, 23 octobre 2018, 2:08) Vallourec va tout droit vers la liquidation : 280 emplois menacés (France 3 Hauts-de-France, 23 octobre 2018, 1:45)
"L'hypothèse d'une liquidation d'Ascoval semble désormais imminente."
Petit retour en décembre 2017 : Ascoval : l'inquiétude des salariés (Anaïs Hanquet, 11 décembre 2017, 2:24)
Anaïs Hanquet
France 3 Nord-Pas-de-Calais
Deux extraits d'articles donnant les dernières informations à propos de l'avenir d'Ascoval : ★ Ascoval : quelles chances de survie pour l'aciérie ? (par Gaëtane Deljurie et Olivier Mirguet, 24/10/2018, La Tribune)
« En redressement judiciaire depuis janvier dernier, le sort de l'aciérie Ascoval à Saint-Saulve près de Valenciennes (281 salariés), est désormais entre les mains du tribunal. Lors de l'audience de ce mercredi 24 octobre au matin, les juges ont reporté l'audience au 7 novembre. Le dossier reste politiquement brûlant. (...) Vallourec, pièce maîtresse Vallourec devient ainsi la pièce maîtresse dans ce dossier de reprise d'Ascoval à la barre du tribunal. Car historiquement, Ascoval était l'aciérie de Vallourec. Lors de sa reprise en janvier dernier par Schmolz + Bickenbach, l'aciérie avait été mise de côté car le groupe suisse a préféré faire travailler ses sites outre-Rhin. Ascoval possède pourtant un vrai savoir-faire dans les tubes sans soudure : avec ses 245.000 m² et et près de 150 millions d'euros d'investissement cumulés au cours des dix dernières années, Ascoval est taillée pour couler entre 250.000 à 500.000 tonnes par an. »
★ Malgré le "torpillage" du dossier par Vallourec, un nouveau sursis pour l'aciérie Ascoval (MATHIEU HEBERT, 24/10/2018 mis à jour le 25/10/2018, Usine Nouvelle)
« Dans le Nord : "un scandale d'Etat" Dans le Nord, les réactions ont été nombreuses depuis le désengagement annoncé de Vallourec. Xavier Bertrand, président (divers droite) de la région Hauts-de-France parle d'"assassinat". Fabien Roussel, député (PCF), évoquant "un scandale d'Etat", a même quitté la table ronde qui se tenait dans les murs de Valenciennes Métropole. Chez les représentants du personnel, on parle d'"écœurement"... Outre Altifort, deux autres repreneurs potentiels sont sur les rangs. L'Iranien Boost n'a pas les faveurs du gouvernement en raison des sanctions annoncées par les Etats-Unis à l'égard du régime de Téhéran. Dernier arrivé, Pascal Cochez, un industriel valenciennois, vient de déclarer son intention de travailler sur une offre alternative. »
La suite de l'histoire ? Macron pourrait se servir d'Ascoval comme un moyen de redorer son blason à peu de frais, ou bien ne pas s'engager et continuer sa fuite en avant pour que la France rejoigne la Grèce : en devenant un pays toujours plus endetté, réputé pour ses attraits touristiques, mais totalement dépendant de l'extérieur pour ses besoins en produits venant de l'industrie lourde, et sous tutelle allemande (financièrement et industriellement)... Pour aider notre cher président à prendre une bonne décision (l'espoir fait vivre...) : Philippe Verbeke, Coordinateur sidérurgie au sein de la CGT : « pour la CGT l'Etat est placé devant une obligation de résultat. Le groupe Vallourec a engrangé autour de 700 millions d'euros de fonds publics sur les 10 dernières années... Et paradoxalement on observe un processus rampant de délocalisation des actifs de Vallourec, et notamment de France vers l'Asie, vers l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord. (...) Il est vital qu'il y ait de nouveau une intervention publique dans cette filière et une ingérence de l'Etat dans les stratégies qui sont menées par les multinationales, pour qu'on puisse tout simplement répondre aux marchés, et répondre à la demande d'acier qui est clairement là... » Monsieur Macron sera bien reçu le 7 novembre prochain, semble-t-il... (verrons-nous des photos de Macron enlaçant tendrement des syndicalistes ou des ouvriers qui ne demandent qu'à travailler ?) Aciérie d'Ascoval : "Monsieur Macron dormez sur vos deux oreilles je vais m'occuper de vous." (franceinfo, 23 octobre 2018, 0:29)
Suite à une réunion ce mardi 23 octobre entre inter-syndicats, salariés de l'aciérie et une délégation inter-ministérielle, Bruno Kopczynski, porte-parole de l'intersyndicale d'Ascoval, s'est adressé à Emmanuel Macron et l'a mis en garde avant sa venue le 7 novembre prochain : "Monsieur Macron dormez sur vos deux oreilles je vais m'occuper de vous".
Images de Gilles Gallinaro.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/ascoval-usine-acier-vallourec.jpg