Hongrie, la terre promise de « ces Français qui rêvent d'une Europe blanche et chrétienne » (Complément d'enquête, France 2)

Ils ne supportent plus de vivre dans une France multiraciale. Certains s'exilent, d'autres veulent lutter de l'intérieur contre ce qu'ils appellent "l'islamisation de la France". "Complément d'enquête" sur des patriotes de l'extrême… Les enquêteurs de France 2 explorent la "paranoïa" de ces Français qui "voient des musulmans partout", qui pratiquent l'amalgame (immigration = insécurité, islam = danger). Ils dénoncent "ce fantasme d'une France envahie par les étrangers", vont à la rencontre d'une retraitée qui "déborde de haine" et qui, avec son mari, "mélangent tout" (musulmans, arabes, terroristes). Ils rencontrent aussi le chef de l'AFO et pointent son "discours farfelu de retraité paranoïaque" et sa possible "dérive vers le terrorisme". Un reportage qui montre également comment les réseaux sociaux nourrissent la "haine". On y reconnaît d'ailleurs la journaliste au Monde Elise Vincent, qui avait déjà dénoncé la "haine" d'un père d'une victime de l'attentat du Bataclan.
Présentation du reportage sur le site de francetvinfo.fr (18/10/2018) :

Budapest, une ville sans migrants, où le métissage n'existe pas vraiment. La Hongrie « illibérale » de Viktor Orbán attire de plus en plus d'Allemands, Belges, Hollandais, quelques dizaines de Français… qui s'y installent pour des raisons identitaires. Extrait d'un reportage de « Complément d'enquête » sur ces patriotes en exil. Elsa est arrivée à Budapest il y a deux ans. Cette enfant de la banlieue parisienne préfère garder l'anonymat, pour sa sécurité, dit-elle. Pourquoi a-t-elle quitté la France ? Pourquoi avoir choisi la Hongrie « illibérale » de Viktor Orbán ? La réponse est « très simple » : elle a fait ce choix, explique-t-elle, après avoir subi trois agressions où elle s'est fait voler son sac et son portable. « Je pense que quand on est maître de son pays, fondamentalement, dans une ère de mondialisation, le facteur immigration rentre en ligne de compte »,développe-t-elle. Un argumentaire où plane le fantasme d'une France envahie par les étrangers. Un fantasme qu'elle partage avec les dirigeants hongrois.

« L'islamisation de l'Europe de l'Ouest est déjà commencée »

C'est un lieutenant de Viktor Orbán qui reçoit le journaliste de « Complément d'enquête », pour un entretien en français. « L'islamisation de l'Europe de l'Ouest est déjà commencée, en fait, déroule-t-il sur un ton posé. Ça crée des problèmes pour les gens, pour la vie, pour la sécurité, etc. » A contrario, le gouvernement Orbán a choisi, lui, de « protéger la Hongrie comme elle est »… Mais ne craint-il pas l'installation ici d'une « internationale identitaire » et la libération d'une parole raciste ? L'homme politique se veut rassurant… et accueillant. « Je ne vois pas ça comme un danger. La Hongrie, c'est un pays démocratique, bien sûr. (…) Les gens peuvent venir, tout le monde peut exprimer son point de vue. (…) Il n'y a pas de racisme en Hongrie, mais un discours démocratique, et le pays va fonctionner sans problème comme une démocratie vivante. »

------------------------------------------------------------- L'émission du 18 octobre dans son intégralité : Néo-fascistes, populistes : faut-il en avoir peur ? Au sommaire : Veni, vidi, Salvini. Qui est Matteo Salvini, l'homme qui a déclaré la guerre au bateaux de migrants ? - Les croisés anti-islam. Enquête sur des patriotes qui ne supportent plus de vivre dans une France multiraciale et qui se voient comme des résistants. - Les ex-nazis passent à table. Heidi Benneckenstein, élevée dans la nostalgie du IIIe Reich, mène un travail de « dénazification ».
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/hongrie_terre_promise_complement_d_enquete.jpg

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