Le pire scénario de l’armée américaine : La conquête d’une grande partie de l’Afrique par l’EI, Al Qaïda et Boko Haram. Par Nick Turse

Source : The Intercept, Nick Turse, 12-09-2018
Photo Illustration : Elise Swain/The intercept ; Photos : Getty Images (4)
Qu’est-ce qui empêche le général Thomas Waldhauser, chef du Commandement des États-Unis pour l’Afrique, (AFRICOM) de dormir ? On ne sait pas, mais les analystes sous son commandement s’inquiètent du fait que des organisations terroristes comme l’État islamique, Al-Qaïda et Boko Haram unissent leurs forces et déstabilisent de larges pans du continent africain.
Les documents de planification publiés en octobre 2017 et classés par Waldhauser détaillent les pires scénarios imaginés par le commandement. Ces prévisions, qui constituent une mise à jour du plan de campagne de l’AFRICOM et ont été obtenues par The Intercept en se référant à la loi sur la liberté de l’information, portent sur la possible augmentation des organisations terroristes dans le nord et l’ouest du continent, notamment en Libye, au Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Ils offrent une vision cauchemardesque d’une région déstabilisée et en crise qui pourrait – si le pire se produisait – tomber de plus en plus sous le contrôle d’al-Qaïda, de l’EI et de Boko Haram.
L’Afrique du Nord et de l’Ouest ont connu une implication militaire intense de la part des États-Unis au cours de la dernière décennie. Comme The Intercept l’a rapporté plus tôt cette année, les États-Unis ont mené environ 550 frappes de drones en Libye depuis 2011 – plus qu’en Somalie, au Yémen ou au Pakistan. En juillet, Politico a révélé que depuis au moins cinq ans, les Bérets verts, les Navy SEALs [force spéciale de la marine de guerre des États-Unis, NdT] et d’autres commandos – opérant sous une autorité budgétaire opaque connue sous le nom de Section 127e – ont été impliqués dans des raids de reconnaissance et d’« action directe » avec les forces locales au Cameroun, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, et Tunisie. Entre 2015 et 2017, il y a également eu au moins 10 attaques non signalées contre des troupes américaines en Afrique de l’Ouest, a révélé le New York Times en mars. En octobre dernier, quatre soldats américains ont été tués dans une embuscade de l’EI au Niger. Deux mois plus tard, des Bérets verts combattant aux côtés des forces locales dans ce même pays auraient tué 11 militants de l’EI.Lire la suite

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