Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 03-09-2018
« Ce qu’il dit n’est que du fade verbiage de chancellerie » déclarait Maurice Paléologue (ambassadeur à Sofia de 1907 à 1912 et à Saint-Pétersbourg de 1914 à 1917, puis secrétaire général du ministère des Affaires étrangères dans le cabinet Millerand en 1914). Tel est le principal reproche que l’on peut formuler à l’encontre du discours fleuve (une heure trente minutes environ), fourre-tout prononcé le 27 août 2018 par le président de la République à l’ouverture de la Conférence des ambassadeurs et des ambassadrices1. Son projet de réforme de l’Union européenne y occupe une place de choix en dépit de ses avatars2. Si l’on doit reconnaître à Emmanuel Macron de réelles qualités de tribun, lui fait à l’évidence défaut celle de diplomate au sens le plus classique du terme.
L’art de la diplomatie consiste à trouver les mots justes pour expliquer des choses complexes. Or, dans un monde aussi complexe, Jupiter a la fâcheuse tendance à l’envolée lyrique (il s’éloigne souvent de son texte écrit) qui dilue la force de son propos. De façon liminaire, que pensez de ce cru 2018 du rassemblement annuel des ambassadeurs et des ambassadrices devant le Tout-Paris ? Que dire de l’intervention informe du président de la République ?
CONFÉRENCE DE PLUS EN PLUS INUTILE
Un incontournable détour s’impose sur la présentation officielle de cette aimable rencontre mondaine qui présente les caractéristiques d’un évènement mondain, numérique mais aussi d’un barnum révolutionnaire.Lire la suite
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