"Peut-on vraiment produire de la viande sans faire souffrir des bêtes ou faut-il amorcer un changement radical de société ? Jamais la question animale n'a été aussi présente dans la société. Les vidéos-chocs de l'association L214 dénonçant la maltraitance dans des abattoirs ont entraîné un vaste débat sur les traitements que nous réservons aux animaux et ont questionné notre consommation de viande. Depuis, pas une semaine ne passe sans que des essais soient publiés ou des initiatives organisées pour promouvoir le véganisme et esquisser les traits d'un monde qui bannirait toute exploitation animale." - Le Monde ______________
Le sabotage du débat autour de la souffrance des animaux produits dans un cadre industriel ne peut qu'avoir lieu lorsque l'on oppose à la FNSEA le mouvement Vegan qui demande que l'on cesse l'exploitation animale à des fins alimentaires et que l'on mette un terme au "spécisme", à savoir : plus de cloison étanche entre les humains et les animaux - même considération, droits identiques : point de vue anti-spéciste) ; une FNSEA-force de frappe politique des partis de droite depuis les années 60, responsable de la désertification des campagnes, de la perte d'emplois par millions ( en cumul) dans l'agriculture et l'élevage ainsi que de la pollution de tout ce qui vit : terre, air et eau ; car, le point du vue Vegan - mettre un terme à l'exploitation animale à des fins alimentaires (production industrielle et élevage confondus) - correspond à une revendication partagée par une infime partie des consommateurs ( notez que le végétarisme concerne à peine 1% de la population) alors que la préoccupation suivante recueille près de 75% des suffrages parmi les consommateurs de viande : quel habitat pour l'animal destiné à la consommation, quelle nourriture, quel transport et quelles conditions de mort ?
N'offrir au public pour seul débat qu'un face à face FNSEA/Vegan c'est bel et bien chercher à faire en sorte que seul ce syndicat garde la main sur ce débat et la maîtrise du calendrier quant aux réformes à mettre en place, puisque très vite, les positions "jusqu'auboutiste" des Vegans, les disqualifient (1) ; en effet, ce mouvement ne rencontrera le soutien d'aucun consommateur et par conséquent, aucun rapport de force ne pourra être établie ; ce même consommateur choisissant alors la neutralité, voire le retrait : ni la position de la FNSEA ni celle des Vegans.
Aussi, l'intérêt de tous serait de remettre ce débat et de confier l'établissement d'un réel rapport de force face à la filière agro-alimentaire (du producteur au transformateur, du local au national, de l'exportateur à l'importateur) entre les mains non pas du mouvement Vegan mais bien plutôt entre les mains d'associations soucieuses du bien -être des animaux destinés à la consommation composées de consommateurs de viande ; une force qui se compte alors en millions ; tout en gardant à l'esprit qu'il ne peut y avoir d'amélioration des conditions de vie et de mort pour ces animaux-là sans une réduction significative de notre consommation carnée.
1 - L'association L214 dénonçant la maltraitance dans des abattoirs fait un travail utile avec la diffusion de vidéos-choc ; L214 c'est une chose.. l'idéologie Vegan une autre.... or, cette idéologie n'aura jamais raison contre la FNSEA qui est loin d'être composée d'imbéciles ; ce syndicat doit faire face à une critique acerbe depuis trente ans ; il est très rodé. Il a eu raison de la confédération paysanne et de José Bové parti se cacher au parlement européen.
Pour prolonger, cliquez : Vivre avec les animaux d'élevage - Jocelyne Porcher
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/audray-garric-vegans.jpg