[RussEurope-en-Exil] La visite de Macron et le tournant russe : les conséquences d’une inconséquence par Jacques Sapir

(Billet invité)
Alors que la Président français, M. Emmanuel Macron, s’est rendu à Saint-Pétersbourg le 24 mai, alors que la Président de la Russie ne cesse quant à lui de recevoir des visiteurs importants (le Président de l’Inde, le Premier-ministre du Japon), une question se doit d’être posée : Russie est-elle en train de s’écarter des pays occidentaux et de se tourner vers l’Asie ? La question est régulièrement posée depuis que les tensions géopolitiques entre la Russie et ses partenaires ont connues une montée en puissance à partir de 2014. Il est clair que la Russie n’a pas été « isolée » diplomatiquement, et qu’elle est une puissance déterminante que ce soit pour le règlement du conflit au Moyen-Orient ou pour d’autres conflits. Cependant ; l’impact économique et politique des sanctions prises par les pays occidentaux (Etats-Unis et UE) à l’égard de la Russie, mais aussi des contre-sanctions prises en rétorsions par la Russie doit être pris en compte. Ces sanctions et contre-sanctions sont souvent données en exemple de mesures qui auraient déséquilibré le commerce mondial et provoquée une forme d’aliénation de la Russie avec l’occident. Remarquons, par ailleurs, que cette aliénation est théorisée par certains analystes russes comme Vladislav Surkov, un des conseillers du Président Poutine[1].
Ces mesures politico-économiques font souvent l’objet de débats. De plus, on s’intéresse peu à l’impact des contre-sanctions prises par la Russie sur les pays de l’Union européenne, en particulier dans le domaine agricole et alimentaire. Pourtant ces mesures, ainsi que le pivotement d’une partie du commerce extérieur de la Russie, ont eu des conséquences non négligeables sur les économies des pays concernés. Alors que la Président de la République se rend en Russie et que se tient le Forum Economique de Saint-Pétersbourg, une importante réunion des hommes d’affaires et des dirigeants politiques, Il convient de mesurer s’il y a eu réellement une rupture entre la Russie et ses partenaires occidentaux, et si ces mêmes partenaires ont abandonné progressivement leur politique vis-à-vis de la Russie.
 

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