De prime abord, le Maire de Béziers Robert Ménard sembla pris dans une bousculade. Puis à y regarder de plus près, ce dernier fut bien plus que simplement chahuté : attrapé par ses vêtements, frappé par derrière (avec 4 jours d'interruption totale de travail et 10 d'ITT) par des énergumènes surexcités et projeté au sol, il fut bel et bien l'objet d'une agression physique caractérisée. Définition du Larousse : « Agression : Attaque non provoquée, injustifiée et brutale contre quelqu'un, contre un pays ». La deuxième partie de la définition traite du cas de l'attaque par l'environnement, dans le sens plus commun du terme. L'article 222-13 du Code Pénal précise : « Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende lorsqu'elles sont commises ». Le point 4° précise bien « lorsque la qualité de la victime est apparente ou connue de l'auteur ». Les faits se sont déroulés en plein jour, sous le regard de nombreux témoins (dont les forces de l'ordre) et l'agression a été filmée. Nul doute que la justice pourra interroger les protagonistes et appliquer la loi, enfin... on peut toujours rêver... Vérifications d'usage et guerre des mots Au préalable et à l'aide d'un moteur de recherche bien connu une petite vérification des versions numériques des principaux organes de presse subventionnés s'imposait. Avec les mots clés "Robert" "Ménard" "Nom du média". Voici le résultat : - Le Figaro : Le 06/05, le quotidien parle de "bousculade" dans son court article. Il titre : "Bousculé en Gironde, RM porte plainte". - Libération : Le 06/05, le quotidien titre "RM, chahuté à une réunion en Gironde, porte plainte". Le quotidien indique que RM a été "brièvement bousculé" et relate les faits sans préciser qu'il fut la victime "lors d'une bousculade qui a duré moins d'une minute". - Le Parisien : Le 05/05, le quotidien titre "RM, pris à partie par des manifestants en Gironde, a porté plainte" : Là encore il est question de "journée mouvementée" au cours de laquelle l'élu "a été bousculé". - L'humanité : Ceux qui titrèrent naguère (1953) "Deuil pour tous les peuples qui expriment, dans le recueillement, leurs immense amour pour le grand Staline" n'ont pas jugé bon de relater l'événement. - Le monde, Ouest France : idem que Libé, dans le titre le Maire a simplement été "chahuté" et dans le corps de l'article copié/collé il a été "brièvement bousculé". A chaque fois le terme "agressé" est repris entre guillemets. - L'est Républicain : le titre reprend l'expression "pris à partie", mais le corps de l'article nuance : Il a été "fortement bousculé", "secoué". Le terme "agression" est repris sans guillemets mais pour indiquer que c'est l'élu qui l'a dénoncé de la part de "fascites de gauche". - BFM TV titre également avec le mot "chahuté" puis dans le corps de l'article "bousculé". Le mot "agressé" est encore une fois utilisé entre guillemets. Il aura fallu attendre le 11/05 pour que le mot « agression » soit repris mais suite à la réaction indignée de Zohra Bitan, une des « Grandes Gueules » de la maison Drahi. - Pour le Dauphiné, le Maire a été "pris à partie" (titre) et "fortement bousculé" (corps). - En comparaison, l'année dernière, Le Point titrait "Agression de NKM : Vincent Debraize, l'homme qui n'aimait pas les bobos". Alors évidemment une vérification du traitement du cas Ménard par les mêmes s'imposait : "Point" (ho ho ho) de surprise... Dans le titre, le Maire a simplement été "chahuté" et dans le corps du texte "brièvement bousculé" . Le mot "agressé" a, une nouvelle fois, été mis entre guillemets pour bien signifier qu'il s'agissait de l'appréciation de l'élu. En réalité trouver un média qui parle explicitement d'agression ne fût pas chose aisée. Ah si, le confidentiel "infos-bordeaux.fr" a bien titré que le Maire avait été "agressé", sans les guillemets cette fois. On peut également citer Valeurs Actuelles qui titre "RM violemment pris à partie en Gironde" et l'article ajoute "au point de finir au sol". Étonnamment L'Express fut l'un des rares MSM à employer le verbe ad hoc sans se pincer le nez en titrant honnêtement : "RM agressé par des "fascistes de gauche". L'hebdomadaire Paris Match a également titré le 09/05 sur l'agression sans les guillemets. Boulevard Voltaire parle lui aussi d'agression et s'indigne de l'absence de réaction des hautes autorités de l'Etat. Que fait la police ? S'agissant de l'événement, la réponse est simple : Rien. RM est exfiltré de la rue comme s'il n'était même autorisé à l'emprunter. Mais la police obéit aux ordres et RM ne l'a met pas en cause à juste titre. C'est là le deuxième aspect de cette affaire : Mis à part Nicolas Dupont-Aignan, Thierry Mariani et quelques autres, personne en haut lieu – gouvernement, responsables de partis - n'a jugé bon de condamner publiquement l'agression dont a été victime cet élu de la République. Personne non plus ne s'est interrogé sur cette passivité des forces de l'ordre laissant l'élu se faire agresser en toute impunité. Décryptage Dans cette vidéo, Tepa, comme d'habitude, procède à un excellent et indispensable décryptage du débat que RM a eu avec Alexis Corbières, député de la France Insoumise, sur le plateau de Pascal Praud. Le tartuffe Corbières consent à condamner du bout des lèvres toutes les violences en général – oui, enfin, pour celle des antifas on repassera... - mais, bien évidemment, sans jamais évoquer l'attitude de ses troupes manifestement chauffées à blanc. Mauvaise foi caractérisée et relativisme (parallèle douteux avec l'entartage d'un de ses collègues) déplacé sont au rendez-vous comme à l'accoutumée. Une petite réflexion de Tepa glissée au passage et qui aurait mérité un approfondissement : Praud est un ancien journaliste sportif et, effectivement, contre toute attente, c'est bien souvent parmi ceux-ci que l'on trouve les professionnels du secteur les moins frileux à aborder certaines thématiques : Daniel Riolo est l'un d'eux. Voilà qui en dit long sur le niveau actuel de la profession. En résumé, le salaud d'extrême-droite Ménard l'a, au fond, bien cherché. Bien au-delà de l'ambiance générale, voilà en substance la tonalité du propos d'une caste politico-merdiatique qui, quand il s'agit d'un élu mal-pensant, au mieux édulcore quand elle ne se tait pas directement et au pire justifie l'injustifiable.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/menard-agresse-tepa.jpg
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