Si l'Occident assure avoir basé son intervention en Syrie sur des « preuves » de l'emploi d'armes chimiques par Damas, les témoignages récoltés par les journalistes sur le terrain se multiplient. Et ils ne vont pas tous dans le sens de ces accusations. Après la chaîne russe Rossiya, RT a également rencontré l'un des enfants figurant sur une vidéo de scènes de confusion et de panique tournée le 7 avril dernier et mise en ligne par le groupe d'activistes Douma Revolution. Le petit Hassan Diab a conduit l'équipe de RT dans les étages de l'hôpital où il a été vigoureusement invité à se rendre le jour de l'attaque présumée à Douma. « Nous étions dans la cour quand on nous a ordonné d'aller à l'hôpital. Nous sommes arrivés et on m'a conduit tout de suite à l'étage où je me suis fait arroser avec de l'eau », témoigne l'enfant, faisant la visite guidée aux journalistes. « Des médecins nous ont filmé en train de nous arroser avec de l'eau et ont tourné une vidéo », explique encore l'enfant, ajoutant : « Puis mon père est arrivé et m'a retrouvé. » Le père de Hassan, Omar Diab, témoigne à son tour : « Je suis monté et j'ai vu ma femme et des enfants, j'étais très étonné [...] quand j'ai récupéré mon fils, ils m'ont tout d'abord dit qu'ils avaient besoin de lui. Moi je l'ai récupéré puis j'ai vu la vidéo avec mon collègue, et j'ai rigolé. » Poursuivant son enquête sur le terrain, RT a interrogé l'équipe médicale. « Les membres des Casques blancs nous ont informés de l'utilisation d'armes chimiques, mais nous n'en avons observé aucun signe », témoigne un membre du personnel soignant, ajoutant : « Si des armes chimiques avaient été utilisées contre ces gens, le personnel médical aurait également été touché. »
J'étais là avec ma femme et mes enfants mais aucun d'entre nous n'a eu de symptômes
Au micro de RT, plusieurs habitants témoignent. « Il y avait des personnes qui versaient de l'eau sur nos têtes en répétant que nous avions été attaqués avec des armes chimiques [...] Je ne sais pas qui c'était », se rappelle l'un d'entre eux. « Nous avons entendu une explosion et quelqu'un a dit que c'était une attaque chimique, nous nous sommes précipités en direction de l'endroit d'où provenait le bruit », rapporte un autre homme, poursuivant : « Nous nous sommes mis à verser de l'eau sur les gens mais ils avaient l'air d'aller plutôt bien et sont partis sans aucune assistance. » Un autre enfin affirme : « J'étais là avec ma femme et mes enfants mais aucun d'entre nous n'a eu de symptôme. » Lors de son intervention télévisée au micro de Jean-Pierre Pernaut le 12 avril, Emmanuel Macron assurait détenir les « preuves » de l'utilisation d'armes chimiques à Douma par le gouvernement syrien, s'appuyant sur les analyses des services de renseignement français, elles-mêmes basées sur la presse et les réseaux sociaux. Dans un rapport officiel publié le 14 avril et présenté comme constitué sur la base d'informations déclassifiées, on note en effet : « Les services français ont procédé à l'analyse des témoignages, photos et vidéos apparus spontanément sur les sites spécialisés, dans la presse et les réseaux sociaux dans les heures et jours qui ont suivi l'attaque. » ATTENTION LES IMAGES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITE Le 21 avril, des membres de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont l'arrivée en Syrie a été retardée par l'intervention militaire des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni, ont effectué des prélèvements à Douma. Cette organisation liée à l'ONU devra déterminer si des armes chimiques ont ou non été utilisées dans la localité syrienne le 7 avril. Lire aussi : L'attaque de Douma, « une mise en scène » ? Un reporter allemand de la ZDF s'interroge
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