[RussEurope-en-Exil] Syrie : frappes à dingues ? par Jacques Sapir

Billet invité

L’attitude ce certains pays occidentaux, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne au sujet de la Syrie soulève de nombreux problèmes. Ces pays, sur la base d’accusations d’emploi de gaz qui sont loin d’être prouvées, veulent faire des frappes sur des objectifs tant militaires que civils « punir » le régime syrien. Quand on connaît la cruauté et la brutalité du régime syrien, l’accusation est plausible. Mais, il convient de rappeler que d’autres accusations précédentes le visant ont été démenties[1], et que les groupes s’opposant au régime, qui ne sont pas moins cruel ni moins brutaux que le régime et cela sans même parler de DAECH, ont développé et usé eux aussi d’armes chimiques. Ils portent la responsabilité de certaines des attaques chimiques qui ont été perpétrées durant cette guerre.
Cette attitude des trois pays occidentaux soulève, de plus, la question du respect du droit international. S’ils effectuaient des bombardements, dans la situation actuelle, cette action serait clairement illégale.

Les « preuves » et le précédant de 2003

Les accusations concernant une attaque chimique dans le secteur de la ville de Douma se sont multipliées depuis ces derniers jours. Mais, des éléments irréfutables n’ont pas été présentés au public. La Russie prétend que cette attaque n’a pas existé, et qu’elle relève d’un montage de l’un des groupes combattant à Douma[2]. Il convient de rappeler que des soldats russes ont pu se rendre dans la ville de Douma, qui a été reprise par les forces de Bachar-el-Assad. Devant cette situation, Emmanuel Macron, lors de son interview de jeudi 12 avril, a affirmé détenir des preuves. Néanmoins, depuis le scandale des affirmations américaines et britanniques à l’ONU au sujet des armes de destruction massive soi-disant détenues par l’Irak, ce genre d’affirmation n’est plus recevable. L’ancien secrétaire d’Etat américain, M. Colin Powell a reconnu, depuis, le mensonge, et indiqué qu’il avait été manipulé par une frange des services secrets[3]. De même, il a été prouvé que Tony Blair, le Premier ministre britannique avait lui aussi menti[4].Lire la suite

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