Source : France 24, Fabrice Balanche, 15/03/2018
Alors que les combats font rage dans la Ghouta orientale et à Afrin, la Syrie entre ce jeudi dans sa huitième année de guerre. Dans ce conflit aux multiples acteurs, Bachar al-Assad reste le vainqueur, selon le chercheur Fabrice Balanche.
C’était 15 mars 2011. La Syrie, gouvernée d’une main de fer depuis 40 ans, d’abord par Hafez al-Assad, puis par son fils Bachar, est rattrapée par le printemps arabe. Des manifestations, pourtant interdites par une loi d’urgence de 1963, sont organisées à Damas et plusieurs villes du pays. Les mots d’ordre ? Dénoncer la corruption, la tyrannie, le régime. Quelques jours plus tard, des manifestants sont tués à Deraa, dans le sud du pays. La révolte, qui deviendra la guerre, vient de commencer. Sept ans après, au prix de 350 000 morts, 7 millions de réfugiés, 6,3 millions de déplacés internes (sur une population estimée à 23 millions) et d’un pays en ruines, le conflit syrien a permis de redessiner l’échiquier international. Si le bain de sang se poursuit aujourd’hui dans la Ghouta orientale, dans les provinces d’Idleb (entre rebelles), de Deraa et à Afrin, la communauté internationale reste impuissante. Le maître de Damas, grâce au soutien sans faille de ses alliés russes et iraniens, a repris le contrôle d’une grande partie du territoire qui était aux mains de l’organisation État islamique, militairement défaite. Vladimir Poutine, lui, s’est imposé durablement comme acteur incontournable au Moyen-Orient.
Entretien avec Fabrice Balanche*, spécialiste de la Syrie, maître de conférences à l’université Lumière Lyon 2 et chercheur invité à l’Université de Stanford, qui estimait déjà en 2012 que Bachar al-Assad avait “gagné la guerre”.Lire la suite