"Esclavage : Des réparations pour que les Blancs réintègrent l'humanité"

La réparation... « à tous les niveaux ». A la première lecture du titre de cette vidéo "Esclavage : Des réparations pour que les Blancs réintègrent l'humanité", on ne peut qu'être sidéré par son racialisme profond - les blancs ne seraient pas donc pas humains - et cette exigence de « réparation » et son caractère imprescriptible qui en rappelle furieusement une autre. Confirmée par la lecture de plusieurs commentaires comme celui ci-après « Eh ben voilà... Faut plus lâcher l'affaire maintenant... Faut qu'ils crachent au bassinet ces cochons blancs ! », les témoignages de jeunes (et de moins jeunes) qui n'ont jamais connu l'esclavage eux-mêmes fait froid dans le dos et pose une question : la France métropolitaine doit-elle enfin abandonner totalement ces îles ? Est-ce que tous les Antillais pensent que les « Blancs » dans leur ensemble doivent « cracher au bassinet » ? A mon sens non. Surprenant pour un métropolitain, Blanc, d'entendre cette avocate (20ième minute) narrer son échange avec les juges (apparemment des Blancs aussi) et de leur expliquer : « il faut que vous sachiez que vous n'êtes pas Blancs ; votre identité c'est une invention ». Les mêmes qui exigent la reconnaissance de leur identité nient celle des autres, les faisant même sortir de l'humanité. Cette même avocate traite la France d'état raciste. « La France, en bonne raciste, nous doit réparation » assène-t-elle (24ième minute). « Nous obtiendrons réparation d'une manière ou d'une autre. (…). Toutes les richesses de la France viennent soit du pillage de l'Afrique, soit de l'esclavage (…), Encore aujourd'hui si les Français mangent du pain tous les jours, c'est grâce à nous qui sommes là en train de travailler ». Ensuite, on est frappé par l'amalgame « Noirs d'Afrique - Antillais ». L'un des intervenants de la vidéo parle ouvertement d'une problématique « racial ». Hier (mardi 12 décembre 2017) s'est donc ouvert au TGI de Point-à-Pitre le procès d'« afro-descendants » les opposant à l'Etat français. L'Etat ou les Blancs ? Un des points forts – d'où le titre – d'une des intervenantes de cette vidéo est de conditionner la réintégration dans l'humanité de « l'homme blanc » à la réparation, entre autre financière mais également sur une loi mémorielle, de ce dernier. Un extrait de la plaidoirie : « J'ai en charge de répondre aux fins de non recevoir opposées, ratione temporis, par l'Etat français à l'action des demandeurs. Je m'efforcerai de vous démontrer que les descendants d'africains réduits en esclavage (les A.F.R.E.S, comme il est convenu de les nommer par la diaspora) ont un droit perpétuel à réclamer réparation d'un crime qu'aucun temps, ni aucune loi ne peut couvrir. » Tout d'abord rappellons la loi de 2001, dite « Loi Taubira » et son article premier : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité. » Ensuite, effectivement aucune loi ne peut couvrir ou effacer un crime. Voilà bien un dévoiement total du Droit qu'a engagé ces lois mémorielles. Et voilà tout le paradoxe : réclamer une loi qui existe déjà (comme le fait ce député à la 14ième minute) et à des fins de « réparer » quelque chose qui ne pourra de toute façon pas l'être. Ce même député fait dans la cosmétique mémorielle, avec cette idée de débaptiser des lieux au nom de Colbert (ayant inspiré le code noir) comme si ce dernier se résumait à cela. L'autre reproche formulé ici à plusieurs reprises est que le défenseur (l'Etat français) est « juge et partie ». Un des premiers intervenants nous explique aussi que l'assimilation a été systématiquement un échec. Une autre (à partir de la 9ième minute) nous explique que l'Europe serait « profondément raciste », avec cette même idée que celle exprimée par Thuram – qu'elle cite ici - que les Blancs devraient être éduqués parce que quelque part « victimes de [leur] éducation et de [leur] ignorance ». S'agissant de la Guadeloupe, cette même intervenante explique que « nous sommes une nation à part entière ». Ce qu'elle dit est très intéressant par la suite : « On doit s'éloigner de notre identité pour pouvoir accepter l'identité de celui qui, encore aujourd'hui, nous colonise ». Là où le discours devient délirant c'est (13ième minute) quand cette dame explique que toute la technologie actuelle, toutes les découvertes scientifiques européennes ne sont qu'une appropriation de connaissances venues d'Afrique. Intéressante également l'intervention du jeune homme à la fin qui parle lui-aussi de "racisme". Ce qui est certains c'est que ces territoires sous perfusion d'emplois publics, sont en difficulté économique et c'est sans doute cela le principal problème. Du reste plusieurs phénomènes se conjuguent, entre autres, en Guadeloupe et l'un d'eux est particulièrement inquiétant et semblable à ce qui se passe en Afrique : la fuite des jeunes diplômés. « La crise sociétale actuelle en Guadeloupe et la crise larvée en Martinique mettent en lumière un phénomène préoccupant : l'exil des jeunes diplômés couplé avec la délinquance d'autres jeunes restés au Pays. Avec cette crise de société, c'est un fait, de plus en plus de jeunes sont tentés par la délinquance et l'oisiveté alors que d'autres préfèrent aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Depuis les années 2000, l'expatriation des Guadeloupéens et Martiniquais est ainsi en croissance régulière, de l'ordre de 5 à 6% chaque année . La première des grilles d'analyses relève de la sphère économique. Nos pays respectifs ont incontestablement une difficulté avec leur jeunesse. La faute est à cet exode des jeunes qui a commencé au milieu du 20e siècle avec le BUMIDOM et qui s'est poursuivi pendant les années de crise avec nos jeunes qualifiés » explique Jean-Marie Nol, économiste financier en 2016. La moitié des natifs de Guadeloupe résident en métropole. Quant au chômage très important chez les jeunes, l'économiste n'y va pas par quatre chemins :« Certains jeunes guadeloupéens et martiniquais parmi les moins qualifiés et non diplômés ne veulent pas travailler un point c'est tout. » Conclusion La question, qui rebondit avec la question catalane, et plus récemment le succès des nationalistes corses, doit être enfin posée : Faut-il en finir avec les DOM ? A titre personnel, il me semble urgent de passer par la voie référendaire et demander leur avis aux populations concernées. Si c'est l'indépendance qu'ils veulent, alors qu'ils la prennent, la France « coloniale » mettra alors fin à toute forme d'aides, d'emploi de fonctionnaires très nombreux*, et traitera ces territoires comme on le fait avec les pays étrangers. Peut-être que la fracture historique, les ressentiments et la question raciale sont-ils si profonds qu'ils sont devenus indépassables. Aux Antillais de dire ce qu'ils veulent. De toute façon, tel est le sens de l'histoire. Nicolas Bouzou explique : « Ils [les territoires d'Outre-Mer] le deviendront [autonomes] par la force des choses. L'économie y a été portée par la dépense publique. Or, cette dépense s'amenuise. Ces territoires vont donc être obligés de "fabriquer" eux-mêmes leur croissance économique ou alors ils s'appauvriront. Il faut absolument qu'ils passent de l'économie résidentielle qui est la leur à une économie productive, en commençant par le tourisme, notamment dans les Antilles où le parc hôtelier n'est pas à niveau. » *Les fonctionnaires des trois versants de la fonction publique (État, Hospitalière, et Territoriale) représentent plus de 30 % de la population active guyanaise (18,7 % en France hexagonale). (INSEE, date de parution : décembre 2013), 22,7 % de la population active guadeloupéenne, un quart de la population active martiniquaise (18,7 % en France métropolitaine). A La Réunion, selon un reportage de Réunion1ere 198 500 Réunionnais touchent le RSA en 2014, soit 25% de la population. En Guadeloupe, Si l'on en croit le président du Conseil général, en comptant les allocataires et leur famille, 93 000 personnes bénéficient du RSA, soit 23% de la population Sources :

Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/esclavage-reparation-blancs.jpg

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