Billet invité
La publication du livre de l’ancien Chef d’Etat-Major des Armés, le général Pierre de Villiers, Servir (publié au éditions Fayard) le mercredi 8 novembre constitue une sorte d’événement. Le général de Villiers, dont on rappelle qu’il démissionna à la suite d’un conflit l’opposant au Chef de l’Etat, nous livre sa version des événements qui ont conduit à sa démission. Cette version éclaire aussi le rapport aux forces de la Défense Nationale qu’entretient le Président, M. Emmanuel Macron.
Il convient d’abord de souligner le côté relativement exceptionnel de ce livre. La démission du général de Villiers est survenue à la mi-juillet 2017. C’est donc un témoignage « à chaud » qu’il nous livre. De plus, il est rare qu’un ancien Chef d’ Etat-Major revienne aussi rapidement sur le conflit qui l’opposât au Président. On ne peut donc que remarquer que, ce faisant, le général de Villiers prend une position politique dans le débat.
Dire cela ne revient en rien à minorer la force du témoignage. D’autant que si le général de Villiers fait de la politique il n’est jamais politicien. En République, selon la formule des romains, « les armes cèdent à la toge ». Encore faut-il que la « toge », autrement dit l’autorité politique, adopte une position cohérente. Et c’est de ce point de vue que se place donc l’auteur du livre. Il souligne l’incohérence entre la posture et les choix politiques et leur traduction dans les chiffres budgétaires. A la lecture de l’ouvrage on comprend donc qu’il a voulu livrer un témoignage à la fois pour les autres officiers supérieurs et pour le grand public, non pas tant pour se justifier (et c’est là où il aurait pu être « politicien ») que pour éclairer les uns et les autres sur l’importance du débat budgétaire, et donc du conflit qu’il eut avec les autorités civiles.Lire la suite