Billet invité
La décision du Premier-ministre du gouvernement catalan, annoncée lors de son discours de mardi 10 octobre devant le Parlement de Catalogne, de suspendre pour quelques semaines la déclaration d’indépendance ouvre une fenêtre pour de possibles négociations. C’était ce que je préconisais la semaine dernière dans une note publiée sur le blog Lescrises.fr d’Olivier Berruyer[1] mais aussi dans un article publié dans Sputnik. C’est une mesure sage et un pas vers le compromis. Mais, il implique qu’un pas équivalent soit fait par Madrid. Or, rien ne prouve que M. Rajoy en soit capable. Il est aujourd’hui clair que si l’offre de compromis était rejetée, cela n’aboutirait qu’à raffermir les indépendantistes dans leur volonté de se séparer de l’Espagne.
De la rupture du pacte national à la recherche d’un compromis
A la base de la recherche d’un possible compromis, il convient de se rappeler que les indépendantistes considèrent que le pacte national représenté par la Constitution espagnole de 1978 est caduc. C’était ce qu’écrivaient la maire de Barcelone, Ada Colau et le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont : « Quand le Tribunal Constitutionnel a rejeté le statut qui au préalable avait été voté par les parlements catalan et espagnol et adopté par référendum par les citoyens de Catalogne, le pacte constitutionnel de 1978 s’est rompu ». Ils s’appuient de plus pour tirer ce constat tant sur les conditions très particulières dans lesquelles cette Constitution a été rédigée (avec l’influence très nette de secteurs du franquisme alors toujours vivant dans les institutions espagnoles, et en particulier dans l’armée) que sur le comportement du gouvernement de Madrid envers la Catalogne depuis 2010.Lire la suite