Billet Invité
L’acte en apparence anodin, mais en réalité assez extraordinaire, a été commis à mon égard. Il est significatif de l’atmosphère dans laquelle la France se débat depuis maintenant plusieurs mois. Il est aussi significatif de l’intolérance aux idées contestataires et de la répression qui monte inexorablement, que ce soit en France (et la loi dite anti-terroriste est très inquiétante à cet égard) ou dans d’autres pays, comme l’Espagne.
On le sait, grâce à ce blog en particulier, et je remercie Olivier Berruyer de m’héberger provisoirement, mon carnet scientifique, ouvert en septembre 2012 sur Hypotheses.org a donc été suspendu. Je ne puis donc plus installer de notes ni faire des modifications sur les textes publiés. Le communiqué, signé par Marin Dacos directeur d’Open Edition, et installé sur mon carnet dit : « À de nombreuses reprises, l’auteur du carnet y a publié des textes s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique propre à Hypothèses et constituant une condition indispensable pour publier sur la plateforme. »
Prenons ce texte au pied de la lettre. Que me reproche-t-il ? De publier, à côtés de textes qui ont vocation à être publiés ultérieurement dans des revues scientifique comme par exemple une note du 13 septembre[1] ou un texte de géostratégie publié le 4 septembre[2], ou enfin le texte en anglais du 14 août sur les vices dans les fondations théoriques de l’Euro[3], des textes plus politiques. Cela signifie donc que l’on pourrait séparer ce qui relève de la « science » de ce qui relève de la « politique ». C’est peut-être, et encore, le cas dans les sciences de la nature. Mais, c’est strictement impossible dans les sciences sociales, comme l’économie, la sociologie, l’histoire ou les sciences politiques. On ne peut qu’être étonné par cette prise de position, venant de gens qui avaient la charge d’une plateforme consacrée principalement aux sciences sociales. Cela prouve, du moins en apparence, qu’ils n’en maîtrisent nullement l’épistémologie.Lire la suite