Amnésie traumatique : Flavie Flament se confie dans son livre "La consolation"

L'ex-animatrice de télévision sort aujourd'hui un livre dans lequel elle révèle qu'à l'âge de 13 ans, elle a été victime d'un célèbre photographe. Ce n'est que beaucoup plus tard que la mémoire traumatique est remontée à la surface...

Je n'aurais jamais imaginé mener l'enquête sur ma propre vie. J'ai fait un long voyage dont je suis ressortie extraordinairement vivante, avide de mon prochain et d'existence. Mais le trajet fut long, solitaire, douloureux et angoissant.
Un voyage dans une mémoire enfouie, quelque part, au fond de moi, un coffre à secrets scellé du sceau de la honte, de la protection, des mensonges et des aveuglements. On l'appelle la mémoire traumatique. C'est un fantôme qui vous poursuit, assaillant invisible de vos nuits blanches et de vos bonheurs troublés. J'ai subi les premiers assauts du souvenir, sorte de flashs venant d'un infini indéfini, anéantie, soumise, interdite devant les hurlements d'un passé que plus rien n'empêchait de surgir. Alors j'ai décidé de faire face. J'ai laissé remonter les images de l'enfance, dans un désordre fou, j'ai essuyé les bourrasques, résisté au tourbillon et, assurée par des gardiens de la psychiatrie, j'ai recomposé ce film dont la projection m'était, depuis mes 12 ans, interdite.
C'est mon histoire, celle de Poupette, à qui il manquait un morceau d'existence aussi vital qu'un battement de coeur. J'ai assemblé, une à une, les séquences du saccage d'une innocence, comme on recompose une photo que les coupables ont un jour sciemment déchirée. Aujourd'hui, je suis Moi, intégralement, plus forte. Consolée. Dans ce récit sensible et délicat, Flavie Flament évoque la trahison des adultes qui lui ont ravi son corps et son innocence. C'est aussi l'histoire d une renaissance.

L'actrice et chanteuse Marie Laforêt a également témoigné publiquement d'une amnésie traumatique concernant un viol dans son enfance. Interview du magazine Elle : La « petite fiancée de la télé » s'est retirée des écrans en 2009. Trop d'exposition, trop de course à l'audience. Elle s'est installée sur un créneau plus discret, une émission quotidienne, l'après-midi, sur RTL. La vraie raison de cette diète télévisuelle, elle la révèle aujourd'hui dans un livre coup de poing,
« La Consolation » : elle vivait alors une explosion volcanique intérieure, la remontée, par flashs, de souvenirs si douloureux qu'elle les avaient refoulés.
Ceux d'un après-midi où se rendant chez un photographe mondialement connu pour faire des photos, dans une résidence au cap d'Agde pendant l'été 1987, elle a été violée. Elle avait 13 ans.
Ce n'est qu'à 35 ans, en retombant sur un Polaroid qu'il avait pris d'elle cet été-là que les images de ce traumatisme lui sont revenues, en entraînant d'autres.
Ce cliché fait la couverture de son livre. En guise d'accusation. Alors que le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes demande que les victimes de viol soient mieux entendues et défendues, Flavie Flament se confie à nous. ELLE. On referme « La Consolation », sonné par les agressions sexuelles dont vous avez été victime, alors qu'à l'écran vous aviez l'air d'être une femme bien dans sa peau. Était-ce une façade ? Flavie Flament. Pas tout à fait car, d'une part, l'amnésie traumatique qui empêche d'accéder aux souvenirs les plus douloureux m'a en quelque sorte protégée pendant des années.
D'autre part, j'ai toujours eu au fond de moi une flamme minuscule de joie qui m'a permis d'aller de l'avant. Cela dit, j'avançais, comme un bon petit soldat dans le brouillard.
Même quand tout aurait dû aller bien, une partie de moi était en souffrance. Une tristesse, comme un fond de décor, teintait tout : les moments de bonheur, les projets d'avenir, ma façon de voir l'existence. J'avais l'impression de ne pas être honnête, de me mentir à moi-même, mais sans comprendre pourquoi. ELLE. Comment est-ce que cela a basculé ? F.F. Garder un secret, même quand on ne sait pas lequel, c'est épuisant. Je cherchais la lumière, la popularité, j'avais besoin d'amour, d'être réchauffée par le public, par des audiences tout en ayant le sentiment d'être dans l'imposture. Tout cela me coûtait. J'ai résisté. Jusqu'au jour où mon corps a lâché. J'ai été saisie de crises de panique n'importe où, n'importe quand.
J'avais des flashs : un mur blanc et un ciel bleu, une serviette verte, une fenêtre verrouillée par un petit loquet. Ces images me revenaient mais d'où ? Pourquoi ? J'avais l'impression de devenir folle. Je me suis profondément inquiétée de ce qui m'arrivait. J'ai commencé à m'isoler et à ne plus voir personne, pour me protéger.

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Source : http://www.elle.fr/ ➤➤➤ Inceste, Troubles Dissociatifs et Amnésie Traumatique
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/flavie-flament-consolation.jpg

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