Leila Shahid : « Pour les Palestiniens, Shimon Peres restera l'homme qui n'a pas mis en œuvre les accords d'Oslo »

Il est bien beau le concert de louanges suite à la mort de ce criminel de guerre, du voleur de la bombe atomique et puis tout simplement, comme l'affirme Mme Leila Shahid, celui qui a enterré les accords d'Oslo. Ils vont bientôt lui décerner, à titre posthume, le prix Nobel de la Paix/Amour/Fraternité, nouvellement créé pour l'occasion. Il faut croire que rien ne les arrête, absolument rien, même tordre la réalité, nier le réel, travestir les faits alors qu'ils sont les seuls à y croire.
Sur franceinfo, Leila Shahid, ex-ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, a jugé Shimon Peres « décevant pour les partisans de la paix palestiniens mais aussi israéliens ». L'ancien premier ministre d'Israël et prix Nobel de la paix, Shimon Peres, est mort mercredi 28 septembre à l'âge de 93 ans, deux semaines après avoir été victime d'une attaque cérébrale. Leila Shahid, ancienne déléguée générale de l'Autorité palestinienne en France et ex-ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, a estimé sur franceinfo que « pour les Palestiniens, il restera l'homme qui n'a pas mis en œuvre les accords d'Oslo. » France info : Avez-vous le sentiment qu'il y a eu deux Shimon Peres ? Leila Shahid : Oui, je dirais qu'il y a eu plusieurs Shimon Peres. L'homme qui a eu l'image respectable, cosmopolite, internationaliste et plutôt laïc d'Israël. Il y a eu plusieurs personnages parce que, comme tous les grands hommes politiques, il était complexe. Mais, pour les Palestiniens, il restera l'homme qui n'a pas mis en œuvre les accords d'Oslo, celui qui n'a pas su succéder à Yitzhak Rabin après son assassinat, celui qui a d'ailleurs perdu les élections face à Netanyahu et, pour cette raison-là, il a été décevant pour les partisans de la paix palestiniens mais aussi israéliens. Et puis surtout, l'homme qui a, au lieu de continuer à défendre le parti travailliste, a choisi d'aller avec Ariel Sharon.
France info : Le dernier fondateur de l'État d'Israël a disparu. Pensez-vous que seuls les fondateurs avaient peut-être la capacité de faire la paix et que la « génération héritage » n'en a pas la capacité ?
Non ce n'est pas seulement cela. La société israélienne a changé, pas seulement les dirigeants. On est passés d'une société à majorité laïque, pionnière qui fondait un État qu'elle pensait être la protection ultime du peuple juif dans le monde, à un État qui est fait de religieux, fanatiques, nationalistes, dirigés par des racistes, fiers de l'être comme monsieur Lieberman qui est aujourd'hui ministre de la Défense. La société a changé, la Knesset a changé. C'est pour cela que c'est extrêmement tragique et que nous devons juger le legs de Shimon Peres à la lumière de sa trajectoire politique et historique. Je le juge assez sévèrement malheureusement. Leila Shahid : « nous devons juger le legs de Shimon Peres à la lumière de sa trajectoire politique et historique » France TV Info / RTL
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/Leila-Chahid-peres.jpg

Source