La mort et Après

C'est uniquement lorsque l'on est vivant que l'on peut apprendre à mourir.
Tandis que certains se sacrifient au nom de leur religion avec à la clé l'immortalité de l'âme, l'effroi de la dernière heure est le prix à payer de l'athéisme. Dès lors, comment appréhender ce vide de l'avant et de l'après-vie ? Quand bien même cela ne nous éclaire pas plus sur la sensation que ce néant pourrait nous procurer, apprendre à mourir de notre vivant, prendre la mesure de notre impermanence pourrait être la clé d'une vie plus éveillée. Ainsi, le temps devenant le bien le plus précieux que l'on puisse obtenir, la vacuité passée dans certains divertissements, le dérisoire ou l'inutile, les querelles ou la rancune serait considérée comme une perte sèche au même titre qu'un mauvais investissement. Le stoïcisme et d'autres spiritualités orientales nous initient à accueillir sereinement l'échéance comme un bienfait naturel et nécessaire au cycle de la vie.
Cette finitude incite à mieux utiliser son temps en adoptant une attitude vertueuse, en savourant chaque instant vécu et en nous invitant à une certaine plénitude. Le comble du bonheur n'est pas d'être heureux de vivre, mais d'être heureux de mourir Selon l'épicurisme, si la mort est là, c'est que je ne suis plus là, il m'est donc impossible de la rencontrer. La sagesse consiste donc à acquérir de la distance à l'égard de l'idée de la mort, car si l'homme est occupé à penser à la mort, il ne peut être heureux. À l'instar de cette dernière forme de pensée, notre société moderne occidentale ultra productive et paradoxalement chronophage applique à merveille une partie de ce principe en éludant l'existence de la mort du consommateur producteur que nous sommes.
Au sein de cette société constituée de biens portants, le quidam n'ayant pas conscience de sa propre échéance peut s'activer dans le récurrent et l'indolence sans crainte d'une fin imminente. Au-delà de ces grands principes, la nature ne nous prépare-t-elle pas à sa juste sentence au travers des maux qu'elle nous inflige ? Une bonne grippe, la pénibilité de la vieillesse ou une dépression, ces souffrances peuvent parfois nous rappeler que le lâcher-prise est inscrit dans notre patrimoine génétique. En outre, si la vaniteuse humanité ne se sent pas concerné par ce rappel à l'ordre, à l'échelle de la biosphère, la mort est si banale et fréquente qu'elle pourrait apparaître comme une sorte de continuité. Peut-être est-ce la clé, la mort serait un simple passage de l'existant vers l'existant au sein d'un ensemble potentiellement cohérent, un tout s'adaptant au gré des aléas de l'inerte, doté peut-être d'une volonté propre qui n'a cure des tragédies qui la parcourent tout comme nous ignorons nos propres hécatombes cellulaires. Et si cette entité existe :

  • A-t-elle conscience d'elle-même ?
  • En sommes-nous sa matière grise ?
  • Sommes-nous éternels à travers elle ?

Hypothèse :
La mort en Philosophie par Frédéric Lenoir :
https://youtu.be/ee_9zlsRoVw
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/mort-apres-onfray-ferry.jpg

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