[Russeurope-en-Exil] Un plan de relance en trompe l’Œil ? par Jacques Sapir

Le plan de relance, qui était très attendu depuis la fin du mois d’août, a été enfin présenté par le Premier-ministre Jean Castex. La France est donc l’un des tous derniers pays d’Europe à dévoiler son programme économique pour faire face à la crise engendrée par le Covid-19. Mais, ce plan rassemble des choses très disparates. Ce qui fait penser qu’il reste, en bonne partie, au niveau de la communication politique et ne répond pas aux besoins de l’économie française, exsangue après la crise du COVID-19, et ce alors que le rebond qui avait été enregistré depuis le dé-confinement, s’étiole.

Les objectifs du plan

Il s’agit donc d’un plan que l’on présente comme très ambitieux. Son montant, 100 milliards, en témoigne. Ses grands axes étaient connus depuis le mois de juillet, voire depuis le Projet de Loi de Finances Rectificative du 10 juin.
Le plan veut tout d’abord accélérer la transition vers une économie « verte ». Il reprend le principe de subventions pour des travaux d’isolation, mais il souhaite aussi accélérer la transformation du secteur de l’automobile et marquera une priorité pour le train. Tout ceci avait déjà été annoncé, voire même budgété depuis près de deux mois.
Le plan veut aussi relancer l’industrie et aider à la relocalisation de certaines activités. Le gouvernement prévoit donc de baisser ce que l’on appelle les « impôts de production » de 20 milliards sur deux ans. Mais, si la France a les « impôts de production » parmi les plus élevés, elle a aussi des montants de subventions aux entreprises importants. De fait, le système impôts-subventions revient à transférer des ressources de certaines entreprises vers d’autres. Ce n’est donc pas en supprimant le volet « impôts » que l’on règlera le problème de compétitivité de l’économie française. Les travaux du FMI, et en particulier les External Sector Reports qui sont régulièrement publiés tous les ans[1], montrent que le problème provient de l’euro, qui construit un écart de 25% entre l’Allemagne et la France, et qui empêche notre pays de recouvrer un taux de change adapté.Lire la suite

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