Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 07-10-2019
« Quand orgueil chevauche devant, honte et dommage suivent de près » nous rappelle un dicton populaire. Et, c’est bien la leçon que l’on peut tirer aujourd’hui du dernier sommet du G7 de Biarritz sous présidence française alors, qu’il y a quelques jours encore, Jupiter et sa cohorte de courtisans nous vantaient le succès incommensurable de ce barnum. Jamais, nous avions eu droit à une telle débauche de superlatifs pour qualifier l’exploit diplomatique du président de la République. Une sorte de Machiavel croisé de Talleyrand en action face à ses homologues stupéfaits. Une authentique leçon de diplomatie multilatérale qui avait permis de régler, en un tournemain, les grands problèmes de la planète alors que personne n’y croyait la veille encore. Son succès sur la scène internationale renforçait sa main sur la scène intérieure au moment où une rentrée sociale difficile se préparait (prolongation de la grève des urgentistes, réforme des retraites, incendie de Rouen, manifestations des policiers, mécontentement croissant des citoyens dû à une défiance à l’égard de la parole politique…).
Pour notre part, à contre-courant de la bienpensance germanopratine et très modestement, nous avions émis de sérieux doutes sur le prétendu succès de cette rencontre en nous fondant sur des réalités objectives et non sur quelques chimères médiatiques1. Certains trouvaient nos jugements trop entiers, trop catégoriques. Alors que la fumée médiatique se dissipe autour de cette grand-messe, les réalités les plus triviales refont surface. Tous les problèmes présentés comme résolus restent pendants, pour certains se sont aggravés depuis. Voici à quoi conduit le fait de surfer médiatiquement sur les questions du jour et non de traiter les questions structurelles du monde. Cette situation traduit un aveuglement coupable de nos dirigeants, Jupiter, l’hyper président en tête. L’accessoire l’emporte sur le principal. Même si le sujet du « Brexit » n’était pas inscrit à l’ordre du jour, et pour cause, la rencontre de Jupiter avec Boris Johnson, censée être un exercice de calinothérapie, n’a rien changé aux excès de l’homme à la mèche blonde et aux insuffisances stratégiques de la Commission européenne depuis le début des négociations2.
Afin de mieux appréhender la réalité du G7 de Biarritz3, nous avons choisi, de manière subjective assumée, de nous pencher sur les sujets qui ont été traités (c’est du moins ce que l’on nous a affirmé) lors de cette rencontre, d’une part et les sujets pourtant essentiels qui ne l’ont pas été, d’autre part.
LES SUJETS QUI ONT ÉTÉ TRAITÉSLire la suite
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