Source : Le Monde diplomatique, Serge Halimi, 08-05-2019
Du rôle des États-Unis pendant la seconde guerre mondiale on retient souvent le débarquement allié de Normandie, qui permet de consacrer le pays comme « libérateur de l’Europe ». On oublie ainsi qu’entre 1939 et 1941 Washington préférait la neutralité et l’isolationnisme au « combat pour la liberté ».
La Conférence de Yalta de 1945, par Agan Harahap, 2011.Cet artiste revisite l’histoire en intégrant des personnages de la culture populaire dans les images qui ont construit notre mémoire collective. © Agan Harahap.
Au fil des victoires idéologiques de la droite, deux idées reçues se sont enracinées. La première postule l’existence d’une complicité historique entre « les deux totalitarismes du XXe siècle », fasciste et communiste (lire « Tous les totalitarismes se valent »). D’elle découle le sentiment (erroné) que l’armée américaine, pas soviétique, le débarquement en Normandie, pas les batailles du front de l’Est, auraient joué un rôle décisif dans l’écrasement du IIIe Reich. Hollywood a amplifié cette illusion : Sergueï Eisenstein eût-il vécu à l’époque de Steven Spielberg, avec un public comparable, les images et les perceptions auraient sans doute été transformées.
Captain America, personnage de comics créé en 1940 par Jack Kirby et Joe Simon pour exalter le patriotisme de la jeunesse américaine.© source : Marvel/DR.Lire la suite
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