Source : Proche & Moyen-Orient, Jean Daspry, 06-05-2019
« Toutes choses sont bonnes ou mauvaises par comparaison » (Edgar Allan Poe). À quelques encablures du prochain scrutin pour le renouvellement du Parlement européen (26 mai 2019), c’est bien connu, « les Français veulent savoir », comme dirait le folliculaire, Jean-Jacques Bourdin. Que veulent-ils savoir au juste ? S’ils ont leur place dans le processus décisionnel de ce Moloch technocratique. Si l’objectif de cette construction bancale est leur bonheur ou celui des Américains et des Chinois. Si l’Union européenne va continuer à s’élargir avant de s’approfondir. Si ce monstre bureaucratique va cesser d’être une fabrique de normes pour devenir une usine au sein de laquelle le mot puissance n’est plus un concept grossier. Si l’Union va cesser de s’ouvrir aux quatre vents sans réagir. Si l’Europe est la solution ou bien si l’Europe est le problème … Toutes questions des plus légitimes auxquelles les citoyens des pays de l’Union européenne n’ont pas encore reçu la moindre réponse aussi crédible que satisfaisante de la part de leurs dirigeants. Ces derniers s’empressent de les tenir dans l’ignorance la plus crasse, dans l’opacité la plus sordide (Cf. la crise des « gilets jaunes »). Dès fois qu’ils se mettraient à réfléchir, à demander des comptes, à réclamer des têtes. En un mot à vouloir se mêler de ce qui les regarde, du moins en théorie. Tel est le drame d’une construction qui se voulait être bâtie pour les peuples et avec les peuples et qui de facto, si ce n’est de jure, s’érige sans et contre les peuples qui commencent à se rebiffer.
Afin de les aider à évoluer dans les arcanes de la Maison Europe aussi froide et dépersonnalisée que le sinistre bâtiment du Berlaymont et toutes ses annexes, les citoyens curieux peuvent prendre connaissance de l’abondante littérature qui leur est livrée à jet continu : professions de foi des différents partis politiques, ouvrages plus ou moins savants, plus ou moins techniques, plus ou moins sérieux, plus ou moins abordables (intellectuellement et financièrement) … Afin de leur faciliter la tâche, nous avons choisi de leur soumettre deux ouvrages parus récemment sur le sujet. Le premier est de la plume d’un journaliste suisse peu connu du grand public français, Guy Mettan mais dont le moins que nous puissions dire est qu’il gagne vraiment à se faire connaître. Le second est de la plume du premier de la classe (ancien élève de l’école normale supérieure, agrégé de lettres et énarque) qui est notre actuel ministre de l’Économie qui a fait un bref passage au ministère des Affaires européennes. Il a pour nom Bruno Le Maire. À l’intention de nos fidèles lectures, nous avons pris la liberté de demander à deux contributeurs réguliers de www.prochetmoyen-orient.ch de nous livrer leur analyse de ces deux ouvrages. Ils découvriront que ce n’est pas nécessairement celui que l’on croit qui s’en sort le mieux.
Nous avons pensé – à tort ou à raison – que la meilleure manière d’appréhender la crise de l’Europe (tout le monde s’accorde à penser que, de plus en plus, l’Union européenne ressemble à s’y méprendre à une sorte de désunion européenne, une Europe Potemkine) était d’évoluer à travers ces deux présentations. À chacun de tirer les conclusions qui s’imposent et d’effectuer le meilleur choix pour la France (ses citoyens) et pour l’Europe (son avenir) ! Bonne lecture à tous.
La rédaction