Source : Consortium News, Nicolas J.S. Davies, 03-04-2018
Le nombre de victimes des guerres américaines depuis le 11 septembre 2001 n’a pratiquement pas été comptabilisé, mais faire face à l’ampleur réelle des crimes commis demeure un impératif moral, politique et juridique urgent, affirme Nicolas J.S. Davies, dans la deuxième partie de sa publication.
Dans la première partie de cette publication, j’ai estimé qu’environ 2,4 millions d’Irakiens ont été tués à la suite de l’invasion illégale de leur pays par les États-Unis et le Royaume-Uni en 2003. J’en viens maintenant aux morts afghanes et pakistanaises dans le cadre de l’intervention américaine en Afghanistan en 2001. Dans la troisième partie, j’examinerai les morts causées par la guerre en Libye, en Somalie, en Syrie et au Yémen. Selon Le général américain à la retraite Tommy Franks, qui a mené la guerre contre les talibans en Afghanistan en réaction aux attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement américain ne tient pas les comptes des pertes civiles qu’il cause. « Vous savez, on ne compte pas les cadavres », a dit Franks un jour. Il est difficile de savoir si c’est vrai ou si un décompte est caché.
Comme je l’ai expliqué dans la première partie, les États-Unis ont tenté de justifier leurs invasions en Afghanistan et dans plusieurs autres pays comme une réponse légitime aux crimes terroristes du 11 septembre. Mais les États-Unis n’ont pas été attaqués par un autre pays ce jour-là, et aucun crime, aussi horrible soit-il, ne peut justifier 16 années de guerre – et ce n’est pas fini – contre une succession de pays qui n’ont pas attaqué les États-Unis.
Comme l’ancien procureur de Nuremberg Benjamin Ferencz l’a dit à la NPR [National Public Radio], une semaine après les attentats terroristes, il s’agissait de crimes contre l’humanité, mais pas de « crimes de guerre », car les États-Unis n’étaient pas en guerre. « Ce n’est jamais une réponse légitime de punir les gens qui ne sont pas responsables du mal fait », a expliqué Ferencz. « Nous devons faire une distinction entre punir les coupables et punir les autres. Si vous vous contentez de riposter massivement en bombardant l’Afghanistan, disons, ou les talibans, vous tuerez beaucoup de gens qui ne croient pas en ce qui s’est passé, qui n’approuvent pas ce qui s’est passé ».Lire la suite
Source