Source : Gareth Porter, Consortium News, 03-03-2018
Exclusif : « L’Opération Merlin » de la CIA, qui consistait à fournir à l’Iran une conception défectueuse pour une arme nucléaire et qui a entraîné l’incarcération d’un lanceur d’alerte présumé, est l’exemple parfait de la fabrication de renseignements pour justifier les opérations, rapporte Gareth Porter.
Jeffrey Sterling, l’officier traitant pour l’opération Merlin de la CIA, qui a été condamné en mai 2015 pour avoir prétendument révélé les détails de cette opération à James Risen du New York Times, a été libéré de prison en janvier après avoir purgé plus de deux ans d’une peine de 42 mois. Il avait été jugé et condamné en partant du principe que la révélation de l’opération avait nui à la sécurité américaine.
L’ensemble de la procédure engagée contre lui supposait un solide dossier de renseignements selon lequel l’Iran avait effectivement travaillé sur une arme nucléaire qui justifiait cette opération secrète
Mais les preuves accumulées montrent que non seulement le renseignement n’appuyait pas la nécessité de l’opération Merlin, mais que l’existence de l’opération secrète planifiée par la CIA elle-même a eu un effet profondément pervers sur l’évaluation de la question. La toute première estimation des services de renseignement nationaux américains sur le sujet en 2001, selon laquelle l’Iran avait un programme d’armement nucléaire, était le résultat d’une intervention musclée du directeur adjoint des opérations James L. Pavitt, qui fut sans doute plus grave que les efforts déployés par le vice-président Dick Cheney pour influencer l’estimation de la CIA de 2002 sur les ADM en Irak.Lire la suite
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