Menaces contre l’Iran, bruits de guerre au Liban et grand basculement … Par Richard Labévière

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 16-10-2017
Le 13 octobre dernier, Donald Trump a annoncé qu’il ne « certifierait » pas l’accord sur le nucléaire iranien. Il s’agissait, comme tous les 90 jours – selon la loi américaine – de valider auprès du Congrès cet accord international qui vise à empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique. Le 20 mai dernier, c’est-à-dire le jour même de la proclamation officielle du résultat de l’élection présidentielle iranienne, qui a vu une nouvelle victoire du réformateur Hassan Rohani – après un scrutin démocratique exemplaire -, Donald Trump avait appelé, depuis Riyad et devant une cinquantaine de pays sunnites (dont une majorité de dictatures), à isoler l’Iran « qui soutient et finance le terrorisme… ». Et pour que les choses sont bien claires, la Maison blanche a lancé conjointement une vaste campagne de presse internationale pour « appeler tous les pays du monde à s’opposer à la dictature iranienne ».
Sans surprise, Le Monde s’est ainsi empressé de publier le tract de Tom Bossert, conseiller à la sécurité intérieure de la Maison Blanche : « Les Etats-Unis continueront à isoler l’Iran et son allié le Hezbollah »1. Un grand morceau d’anthologie de l’Orwellisation des esprits : « le Hezbollah kidnappe des soldats et des civils, lance des roquettes sur des familles et des enfants israéliens, et prépare des attentats terroristes partout dans le monde ». Bigre ! Monsieur Tom Bossert semble ignorer qu’Israël et le Liban ne sont – toujours – pas en paix, que la Ligne bleue (frontière sud sous le contrôle des Nations unies) n’est toujours pas stabilisée, que le retrait israélien du sud-Liban en juillet 2000 n’a pas été complet puisque les soldats de Tel-Aviv occupent toujours le secteur stratégique des Fermes de Chebaa, afin de contrôler le réseau hydrographique du fleuve Litani et de pomper les nappes phréatiques de la région. Une vieille habitude israélienne !
PROPAGANDE ET VOL DE TERRES ARABLES
Parcourant la Ligne bleue de la prison de Khiam à la ville de Tyr, quelques jours après le retrait israélien, l’auteur de ces lignes s’étonnait de voir la succession d’une cinquantaine de trous énormes – grands comme des immeubles – déchirant la terre libanaise de cette région frontalière. Natif de Khiam, son chauffeur lui expliquait une histoire hallucinante qui – à notre connaissance – n’a jamais été publiée par personne : six mois avant le retrait, les autorités israéliennes ont déployé, sur la frontière du sud-Liban, une noria de pelleteuses et camions-bennes en action jour et nuit pour… voler la terre arable de ces régions, connue pour leur grande fertilité agricole !Lire la suite

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