Source : Proche & Moyen Orient, Guillaume Berlat, 03-07-2017
« Il n’y a rien de négatif dans le changement, si c’est dans la bonne direction » (Winston Churchill). Alors que nous escomptions un simple remplacement, par le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, des directeurs généraux des services de sécurité intérieure (DGSI, Patrick Calvar) et de sécurité extérieure (DGSE, Bernard Bajolet), tous deux partant à la retraite1, sans parler de celui de la direction du renseignement militaire (DRM), c’est à une opération de plus grande envergure à laquelle il procède dans le courant du mois de juin 20172. Cette opération se déroule en trois temps successifs : conseil de défense (7 juin 2017), conseil des ministres (14 et 22 juin 2017).
Il est vrai que la République, immobile que nous avons connue pendant le quinquennat de François Hollande, est désormais en marche grâce à notre chef de l’État jupitérien. L’homme entend, à l’évidence, se concentrer sur ses missions les plus régaliennes, à savoir la diplomatie, la défense (qualifiée aujourd’hui de ministère des Armées) et le renseignement, concept pris dans son acceptation la plus large (communauté du renseignement). Aujourd’hui, le maître-mot est lutte contre le terrorisme en évoluant constamment entre liberté et sécurité3.
Comment appréhender cette nouvelle, énième (r)évolution, pourrait-on dire ? Quelles sont les idées maîtresses qui sous-tendent cette réforme, présentée par certains, comme une sorte de révolution copernicienne ? Quelles sont les hommes, le trio gagnant, chargé de lutter plus efficacement encore que dans le passé contre le terrorisme ? Quelles sont les questions incontournables que soulève cette réforme ?Lire la suite