Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 23-09-2019
© Photo: Wikimedia
La frappe chirurgicale de la semaine dernière contre l’installation saoudienne de traitement du pétrole brut, le « joyau de la couronne », est également une attaque précise contre la crédibilité saoudienne, contre la crédibilité du « parapluie » de sécurité américain et une humiliation pour Trump, et en particulier contre l’image des États-Unis comme puissance militaire et de renseignement compétente.
Les États du Golfe font la moue en étudiant maintenant leurs propres vulnérabilités et s’interrogent sur leur dépendance à l’égard de ce parapluie américain. Même le Pentagone pourrait s’interroger sur la question suivante : « Alors, qu’est-ce que cela signifie pour CentCom » à la lumière de ce qui s’est passé ? Et surtout, Israël connaîtra un vent très froid qui fera frissonner sa colonne vertébrale : les Israéliens ne peuvent être qu’impressionnés par le ciblage précis et l’efficacité technique de l’attaque. Assez impressionnant – surtout si l’on considère que l’Arabie saoudite a dépensé 65 milliards de dollars en armement l’an dernier, mais sans succès.
Face à cette humiliation, l’administration américaine a « enfumé » ses alliés : elle a jeté de la poudre aux yeux sur l’origine et le lancement des UAV [Unmanned Aerial Vehicle, soit « véhicule aérien sans humain à bord ou drone », NdT] et des missiles de croisière. « Ce ne peut pas être AnsarAllah (les Houthis), parce qu’une telle opération était sophistiquée au-delà de leurs capacités ». Outre l’orientalisme évident de cette affirmation (car si le Hezbollah peut fabriquer des drones intelligents et des missiles de croisière intelligents, pourquoi les Houthis ne pourraient-ils pas le faire ?), les contributions réelles des uns et des autres à la frappe sur Abqaiq sont-elles vraiment importantes ? Ce qui est le plus révélateur, c’est que les États-Unis – avec toutes leurs ressources massives dans le Golfe – ne peuvent fournir les preuves de l’origine de ces drones à Abqaiq.Lire la suite
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